:: Les prostituées de Babylone
Extrait du chapitre 4 du livre Sacred Sexuality de A.T. Mann et Jane Lyle, traduit et adapté par Ishara Labyris
Les prostituées sacrées d'Ishtar appartenaient à une hiérarchie organisée, laborieusement enregistrées par les Babyloniens. Les prêtresses les plus haut placées dans la hiérarchie étaient appelées entu, et portaient des vêtements spéciaux pour les différencier des autres. Leur coiffe, leurs bijoux et leur leur bâton de cérémonie étaient les mêmes que ceux appartenant à celui qui régnait, et leur statut était égal à celui des prêtres masculins.
Les naditu babyloniennes, en seconde position dans la hiérarchie sous les entu, étaient prises des plus grandes familles de leur terre. En dédiant leur vie à la déesse, elles étaient supposées demeurer célibataire et sans enfant. Toutefois, lesnaditu ont joyeusement ignoré la restriction et ont vécu leur vie bien remplie et activement. Elles étaient lumineuses et futées, avec un sens considérable des affaires : "Elles achetaient, vendaient et louaient; prêtaient de l'argent et des grains; investissaient, importaient, exportaient, traitaient des esclaves, géraient la terre et les gens, jouaient un rôle essentiel dans l'économie du pays". Sous cette caste de femmes prêtresses venaient ensuite les qadishtu (femmes sacrées) et lesishtaritu, plusieurs de celles-ci étaient spécialisées dans les arts de la danse, de la musique et du chant. Des bribes d'informations tirées de la littérature classique et de certains artéfacts, il est possible de supposer que ces femmes démontraient leur sexualité en dansant une certaine version de la sensuelle, ondulante danse du ventre, qui est encore extrêmement populaire partout dans le Moyen-Orient aujourd'hui. Comme Wendy Buonaventura écrit à propos de la danse : "... tout indique une connexion entre le mime de l'accouchement, l'ancienne dance de la création et celle qui faisait partie des rites liés à la déesse dans le monde préhistorique". La danse est caractérisée par "des mouvements des hanches et du pelvis vigoureux, serpentins, la manipulation de voiles, une descente sur le sol et le port rituel d'une ceinture ou foulard sur les hanches, que nous pouvons lier à la ceinture, symbole emblématique d'Ishtar.
Dans le Moyen-Orient, cette danse séduisante est encore performée par les femmes, lors de rassemblements de femmes où les hommes ne sont pas autorisés.
En plus des activités des prostituées sacrées du temple, il y avait des sacrements initiatiques sexuels d'un caractère légèrement différent. L'historien grec Hérodote (3 avant l'ère chrétienne) nous dit : "La coutume babylonienne... veut que toute femme de la terre, au moins une fois au cours de sa vie, s'assoit dans le temple de l'amour et ait une relation sexuelle avec un étranger... les hommes passent et font leur choix. La somme d'argent n'importe pas, l'argent étant par cet acte sacré. Après la relation sexuelle, elle s'est faite sainte aux yeux de la déesse et retourne chez elle; ... Il existe une coutume comme celle-ci dans certains endroits de Chypre."
Plusieurs de ces femmes retournaient chez elles pour se marier et fonder une famille. Des textes sumériens tardifs, déconseillent toutefois de marier une véritable prostituée du temple, car elle serait trop indépendante, "étant accoutumée à coucher avec plusieurs autres hommes, elle ferait une épouse intraitable et insensible".
Malgré tout, on accordait aux prostituées sacrées des pouvoirs transformateurs, comme le mythe du sauvage Enkidu . L'Épopée de Gilgamesh nous raconte comment le héro semi-divin devint démesurément arrogant que les autres dieux créèrent Enkidu afin de lui voler de son pouvoir. Un chasseur découvrir l'être primitif dans un bassin d'eau, buvant avec les animaux, et informa Gilgamesh du piège. En entendant ces nouvelles, Gilgamesh envoya "l'enfant du plaisir" au temple de l'amour pour repousser Enkidu plus loin. La femme "mis à nu sa maturité". Cela eu l'effet escompté et l'homme-animal était pris au piège :
. . . et [Enkidu] posséda sa maturité
Elle n'était pas timide alors qu'elle accueillait ses ardeurs
Elle laissa de côté son voile et il reposa sur elle
Elle l'invita, le sauvage, à sa tâche de femme
Et son amour a été attiré en elle.
Après six jours et sept nuit à être instruit sur les arts de l'amour, Enkidu devint un initié - possédant à la fois la "sagesse" et "une plus grande compréhension". La prostituée alors le guida jusqu'aux portes de la cité, où il débuta une nouvelle existence, plus civilisée - sa nature animale ayant été transformée par sa rencontre intensément passionnée et par ses nouvelles connaissances des arts de l'amour.
LE MARIAGE SACRÉ
La déesse Inanna parle à son amant :
Époux, cher à mon coeur,
Belle est ta beauté, miel sucré.
Lion, cher à mon coeur,
Belle est ta beauté, miel sucré.
Tu m'as captivée, laisse-moi me tenir tremblante devant toi,
Époux, je serai prise par toi jusqu'à la chambre à coucher.
Tu m'as captivée, laisse-moi me tenir tremblante devant toi,
Lion, je serai prise par toi jusqu'à la chambre à coucher.
Ma précieuse caresse est plus savoureuse que le miel,
Dans la chambre à coucher, remplie de miel,
Réjouissons-nous de ta belle beauté,
Lion, laisse-moi te caresser.
Ma précieuse caresse est plus savoureuse que le miel.
Ishtar assise à la fenêtre, une image de la déesse en tant que prostituée sacrée.
Le mariage sacré entre la prêtresse et le roi était le plus solennel et le plus _ de tous les rituels religieux mésopotamiens. À travers cet acte, la fécondité et la joyeuse force de vie de la déesse étaient honorées, et apportées afin de vivifier la terre et le peuple. Sa bénédiction était conférée sur la terre elle-même et sur le roi régnant. Sans son mariage avec la déesse, sous l'incarnation de sa prêtresse, le roi n'était pas considéré comme tel ou apte à régner sur son peuple. Sa puissance temporelle était inextricablement liée à sa prouesse physique et à l'écoute de ses énergies sexuelles instinctives.
Le Nouvel An, le "jour des rites", était un temps à part pour les célébrations extatiques et hédonistiques. En Mésopotamie, le Nouvel An tombait au moment de l'équinoxe de printemps, où la terre s'épanouissait à nouveau. Dans une fête de plaisir collectif durant plusieurs jours, le peuple vénérait la nature divine de la joie sexuelle. Tout était conçu pour éveiller les sens, les hommes et les femmes étaient baignés et leur peau ointe d'herbes et d'essences. Ils assombrissaient leurs paupières et peignaient leur visage et se paraient de bijoux. Des lotions odorantes étaient utilisées pour boucler leur chevelure foncée. Parés de leurs plus beaux atours, ils portaient un toast à la déesse et à son époux avec du vin, et performaient des danses serpentines, circulaires sous la musique envoûtante des lyres, flutes et des tambours. Des sacrifices et libations était offerts et l'air lourd et parfumé de cannelle, d'aloès et de myrrhe. À Babylone, un grand bûcher d'encens brûlait en haut de la légendaire pyramidale tour de Babel. Au point culminant de ce carnaval, le roi approchait le temple, apportant des offrandes d'huiles, d'épices précieuses et de nourritures tentantes pour Inanna/Ishtar. Les foules dans l'enceinte du temple chantaient des poèmes sacrés érotiques, créant ainsi une atmosphère hautement chargée d'anticipation sensuelle et de participation mystique. Dans ces poèmes, la déesse (et par extension la prêtresse qui l'incarnait, se préparait pour sa nuit de noces avec grands soins :
"Quand pour le taureau sauvage, pour le seigneur, je me serai baignée, quand pour le berger Dumuzi, je me serai baignée... Quand avec l'ambre j'aurai enduit ma bouche, quand avec le kohl j'aurai peint mes yeux..."
Le mariage sacré avait lieu au coeur du temple, où le roi attendait que la déesse/prêtresse l'approche et le reçoive. Un poème décrit comment la profonde signification religieuse de leur union donnait "le trône dans le grand sanctuaire" aussi glorieux que la lumière du jour, et transformait le roi, qui devenait "comme le dieu-Soleil", littéralement et symboliquement illuminé. La passion d'Inanna est décrite dans une ravissante poésie. Les hymnes et les poèmes érotiques sacrés de la Mésopotamie célébraient la sexualité d'une façon qui révérait son pouvoir, ses énergies inspirationelles et ses qualités transformatives. C'est l'indivisible fusion du sexuel et du spirituel qui a formé le coeur de leur religion. Le sensuel texte suivant décrit la divine relation sexuelle d'Inanna et de Dumuzi - la consommation de leur mariage sacré. C'est une continuation des lignes citées plus haut, et traduit des Cylindres de Gudea, ensi (gouverneur) de Sumer (3000 avant l'ère chrétienne):
Lorsque le seigneur, couché aux côtés de la sainte Inanna,
le berger Dumuzi,
Avec le lait et la crème lissant la cuisse,
Lorsque sur ma vulve ses mains il aura posées
Lorsque comme son bateau noir, il aura eu... cela,
Lorsque comme son bateau étroit, il aura apporté la vie à cela,
Lorsque sur le lit il m'aura caressée,
Alors je caresserai mon seigneur, et un doux destin je décréterai pour lui,
Je caresserai Shulgi, le fidèle berger,
Un doux destin je décréterai pour lui,
Je caresserai ses reins
Le berger de toutes les terres, je lui décréterai son destin.
Les prostituées sacrées d'Ishtar appartenaient à une hiérarchie organisée, laborieusement enregistrées par les Babyloniens. Les prêtresses les plus haut placées dans la hiérarchie étaient appelées entu, et portaient des vêtements spéciaux pour les différencier des autres. Leur coiffe, leurs bijoux et leur leur bâton de cérémonie étaient les mêmes que ceux appartenant à celui qui régnait, et leur statut était égal à celui des prêtres masculins.
Les naditu babyloniennes, en seconde position dans la hiérarchie sous les entu, étaient prises des plus grandes familles de leur terre. En dédiant leur vie à la déesse, elles étaient supposées demeurer célibataire et sans enfant. Toutefois, lesnaditu ont joyeusement ignoré la restriction et ont vécu leur vie bien remplie et activement. Elles étaient lumineuses et futées, avec un sens considérable des affaires : "Elles achetaient, vendaient et louaient; prêtaient de l'argent et des grains; investissaient, importaient, exportaient, traitaient des esclaves, géraient la terre et les gens, jouaient un rôle essentiel dans l'économie du pays". Sous cette caste de femmes prêtresses venaient ensuite les qadishtu (femmes sacrées) et lesishtaritu, plusieurs de celles-ci étaient spécialisées dans les arts de la danse, de la musique et du chant. Des bribes d'informations tirées de la littérature classique et de certains artéfacts, il est possible de supposer que ces femmes démontraient leur sexualité en dansant une certaine version de la sensuelle, ondulante danse du ventre, qui est encore extrêmement populaire partout dans le Moyen-Orient aujourd'hui. Comme Wendy Buonaventura écrit à propos de la danse : "... tout indique une connexion entre le mime de l'accouchement, l'ancienne dance de la création et celle qui faisait partie des rites liés à la déesse dans le monde préhistorique". La danse est caractérisée par "des mouvements des hanches et du pelvis vigoureux, serpentins, la manipulation de voiles, une descente sur le sol et le port rituel d'une ceinture ou foulard sur les hanches, que nous pouvons lier à la ceinture, symbole emblématique d'Ishtar.
Dans le Moyen-Orient, cette danse séduisante est encore performée par les femmes, lors de rassemblements de femmes où les hommes ne sont pas autorisés.
En plus des activités des prostituées sacrées du temple, il y avait des sacrements initiatiques sexuels d'un caractère légèrement différent. L'historien grec Hérodote (3 avant l'ère chrétienne) nous dit : "La coutume babylonienne... veut que toute femme de la terre, au moins une fois au cours de sa vie, s'assoit dans le temple de l'amour et ait une relation sexuelle avec un étranger... les hommes passent et font leur choix. La somme d'argent n'importe pas, l'argent étant par cet acte sacré. Après la relation sexuelle, elle s'est faite sainte aux yeux de la déesse et retourne chez elle; ... Il existe une coutume comme celle-ci dans certains endroits de Chypre."
Plusieurs de ces femmes retournaient chez elles pour se marier et fonder une famille. Des textes sumériens tardifs, déconseillent toutefois de marier une véritable prostituée du temple, car elle serait trop indépendante, "étant accoutumée à coucher avec plusieurs autres hommes, elle ferait une épouse intraitable et insensible".
Malgré tout, on accordait aux prostituées sacrées des pouvoirs transformateurs, comme le mythe du sauvage Enkidu . L'Épopée de Gilgamesh nous raconte comment le héro semi-divin devint démesurément arrogant que les autres dieux créèrent Enkidu afin de lui voler de son pouvoir. Un chasseur découvrir l'être primitif dans un bassin d'eau, buvant avec les animaux, et informa Gilgamesh du piège. En entendant ces nouvelles, Gilgamesh envoya "l'enfant du plaisir" au temple de l'amour pour repousser Enkidu plus loin. La femme "mis à nu sa maturité". Cela eu l'effet escompté et l'homme-animal était pris au piège :
. . . et [Enkidu] posséda sa maturité
Elle n'était pas timide alors qu'elle accueillait ses ardeurs
Elle laissa de côté son voile et il reposa sur elle
Elle l'invita, le sauvage, à sa tâche de femme
Et son amour a été attiré en elle.
Après six jours et sept nuit à être instruit sur les arts de l'amour, Enkidu devint un initié - possédant à la fois la "sagesse" et "une plus grande compréhension". La prostituée alors le guida jusqu'aux portes de la cité, où il débuta une nouvelle existence, plus civilisée - sa nature animale ayant été transformée par sa rencontre intensément passionnée et par ses nouvelles connaissances des arts de l'amour.
LE MARIAGE SACRÉ
La déesse Inanna parle à son amant :
Époux, cher à mon coeur,
Belle est ta beauté, miel sucré.
Lion, cher à mon coeur,
Belle est ta beauté, miel sucré.
Tu m'as captivée, laisse-moi me tenir tremblante devant toi,
Époux, je serai prise par toi jusqu'à la chambre à coucher.
Tu m'as captivée, laisse-moi me tenir tremblante devant toi,
Lion, je serai prise par toi jusqu'à la chambre à coucher.
Ma précieuse caresse est plus savoureuse que le miel,
Dans la chambre à coucher, remplie de miel,
Réjouissons-nous de ta belle beauté,
Lion, laisse-moi te caresser.
Ma précieuse caresse est plus savoureuse que le miel.
Ishtar assise à la fenêtre, une image de la déesse en tant que prostituée sacrée.
Le mariage sacré entre la prêtresse et le roi était le plus solennel et le plus _ de tous les rituels religieux mésopotamiens. À travers cet acte, la fécondité et la joyeuse force de vie de la déesse étaient honorées, et apportées afin de vivifier la terre et le peuple. Sa bénédiction était conférée sur la terre elle-même et sur le roi régnant. Sans son mariage avec la déesse, sous l'incarnation de sa prêtresse, le roi n'était pas considéré comme tel ou apte à régner sur son peuple. Sa puissance temporelle était inextricablement liée à sa prouesse physique et à l'écoute de ses énergies sexuelles instinctives.
Le Nouvel An, le "jour des rites", était un temps à part pour les célébrations extatiques et hédonistiques. En Mésopotamie, le Nouvel An tombait au moment de l'équinoxe de printemps, où la terre s'épanouissait à nouveau. Dans une fête de plaisir collectif durant plusieurs jours, le peuple vénérait la nature divine de la joie sexuelle. Tout était conçu pour éveiller les sens, les hommes et les femmes étaient baignés et leur peau ointe d'herbes et d'essences. Ils assombrissaient leurs paupières et peignaient leur visage et se paraient de bijoux. Des lotions odorantes étaient utilisées pour boucler leur chevelure foncée. Parés de leurs plus beaux atours, ils portaient un toast à la déesse et à son époux avec du vin, et performaient des danses serpentines, circulaires sous la musique envoûtante des lyres, flutes et des tambours. Des sacrifices et libations était offerts et l'air lourd et parfumé de cannelle, d'aloès et de myrrhe. À Babylone, un grand bûcher d'encens brûlait en haut de la légendaire pyramidale tour de Babel. Au point culminant de ce carnaval, le roi approchait le temple, apportant des offrandes d'huiles, d'épices précieuses et de nourritures tentantes pour Inanna/Ishtar. Les foules dans l'enceinte du temple chantaient des poèmes sacrés érotiques, créant ainsi une atmosphère hautement chargée d'anticipation sensuelle et de participation mystique. Dans ces poèmes, la déesse (et par extension la prêtresse qui l'incarnait, se préparait pour sa nuit de noces avec grands soins :
"Quand pour le taureau sauvage, pour le seigneur, je me serai baignée, quand pour le berger Dumuzi, je me serai baignée... Quand avec l'ambre j'aurai enduit ma bouche, quand avec le kohl j'aurai peint mes yeux..."
Le mariage sacré avait lieu au coeur du temple, où le roi attendait que la déesse/prêtresse l'approche et le reçoive. Un poème décrit comment la profonde signification religieuse de leur union donnait "le trône dans le grand sanctuaire" aussi glorieux que la lumière du jour, et transformait le roi, qui devenait "comme le dieu-Soleil", littéralement et symboliquement illuminé. La passion d'Inanna est décrite dans une ravissante poésie. Les hymnes et les poèmes érotiques sacrés de la Mésopotamie célébraient la sexualité d'une façon qui révérait son pouvoir, ses énergies inspirationelles et ses qualités transformatives. C'est l'indivisible fusion du sexuel et du spirituel qui a formé le coeur de leur religion. Le sensuel texte suivant décrit la divine relation sexuelle d'Inanna et de Dumuzi - la consommation de leur mariage sacré. C'est une continuation des lignes citées plus haut, et traduit des Cylindres de Gudea, ensi (gouverneur) de Sumer (3000 avant l'ère chrétienne):
Lorsque le seigneur, couché aux côtés de la sainte Inanna,
le berger Dumuzi,
Avec le lait et la crème lissant la cuisse,
Lorsque sur ma vulve ses mains il aura posées
Lorsque comme son bateau noir, il aura eu... cela,
Lorsque comme son bateau étroit, il aura apporté la vie à cela,
Lorsque sur le lit il m'aura caressée,
Alors je caresserai mon seigneur, et un doux destin je décréterai pour lui,
Je caresserai Shulgi, le fidèle berger,
Un doux destin je décréterai pour lui,
Je caresserai ses reins
Le berger de toutes les terres, je lui décréterai son destin.