Asherah, partie III : la Dame au lion
Traduit et adapté par Ishara Labyris de l'article Asherah Part III : The Lion Lady
Celle qui chevauche le lion De nos jours, une femme nue tenant un serpent dans une main et chevauchant un lion n’est pas la première image qui nous vienne à l’esprit lorsque nous entendons le mot «sainte». Toutefois, c’est exactement le titre de la déesse de l’image ci-contre. Cet exemple est égyptien, mais c’est une déesse cananéenne (pré-israélite) de l’Âge de Bronze qui est dépeinte de la même manière à travers toute la région jusqu’en Syrie durant cette période. Elle est appelée Qadesh (Qudshu) qui signifie «La Sainte». Qui est-elle? Certains disent qu’il s’agit d’une divinité encore inconnue dont le nom est Qadesh. La plupart, toutefois, assument qu’il s’agit d’un épithète commun à des déesses cananéennes majeures. Elle peut être Astarté (Ashtart, la Ashtoreth Biblique), la variante occidentale de la babylonienne Ishtar, déesse de la planète Vénus (i.e. l’Étoile du Matin et du Soir) et déesse de l’amour et de la guerre. Cette déesse est associée au lion. Mais elle est plus certainement Asherah, la Déesse Mère, qui est appelée La Qadesh dans certains documents écrits et à laquelle on donne souvent le titre de Dame au Lion. |
Cette version égyptienne date de l’ère riche du Nouvel Empire, après que l’Égypte se soit défaite de ses chefs de guerre d’Asie occidentale, les Hksôs, et qu’elle eut conquis les Cananéens qui vénéraient cette déesse. Elle est représentée, autant chez les Cananéens que chez les Égyptiens, portant la perruque d’Hathor, une ancienne déesse égyptienne de l’amour et de la fertilité, et portant également les cornes de vache et le disque solaire d’Hathor. C’est très certainement pour démontrer que cette déesses cananéenne était l’équivalente d’Hahotr, qu’elles étaient des aspects de la même puissance divine féminine.
La fleur et la nudité sont des symboles naturels de la fertilité; le serpent est associé à la sagesse. Cela correspond aux preuves archéologiques qui veulent que Asherah fut vénérée par les Cananéens et ultérieurement par les Israélites, comme la Déesse Mère et l’Arbre de Vie. (Voir Asherah Partie I et Asherah Partie II). Mais qui est Asherah, la Dame au Lion?
Je ne connais pas la réponse à cette question. Mais je sais que l’association d’Asherah avec la lions est loin d’être unique dans le monde ancien. En fait, la Dame aux Lions est une image qui s’étend sur une période de plus de 6000 ans et d’une région géographique aussi large que la Crète minéenne à l’Ouest, Anatolie (Turquie) au nord et la Mésopotamie (Sumer, Babylone, aujourd’hui Irak) à l’est. Plus de 40 déesses en Égypte étaient associées avec les lions et autres félins. Asherah elle-même continuera d’être représentée avec des lions lorsqu’Israël sera la nation dominante de la région.
Souvent, le symbolisme d’une déesse au lion est associé à un dieu identifié comme étant un taureau. Dans le cas présent, avec Asherah, dont l’époux était à l’origine El, le Dieu-Taureau, le Dieu-Père des Cananéens. Le mythologue Joseph Campbell associait les lions au soleil et les taureaux (et seprents) à la lune. Ainsi, il est possible que nous nous retrouvions devant une ancien identification à une déesse solaire et à un dieu lunaire (l’inverse d’un patern plus récent, ce qui est intéressant).
Certaines déesses aux lions sont des guerrières. Sekhmet, la déesse à tête de lionne a autrefois combattu les ennemis du dieu solaire en Égypte et la déesse Durga chevauchant un lion (parfois un tigre) combat les démons en Inde. Les premiers mots-clés du lion sont clairement : force, pouvoir et protection. Le lion apparaît dans des positions suggérant qu’il garde une personne ou un endroit d’importance. Les lions sont l’emblème de la tribu dominante de Judée (la tribu du roi David). Selon la Bible hébraïque, le trône du roi Salomon était recouvert d’ivoire, surperposé d’or et deux lions étaient planqués de chaque côté des accoudoirs. Six marches y menaient et douze lions s’y tenaient, un à chaque extrémité des marches (1 Rois 10 :18-20). Le passage biblique prétend que rien de tel n’avait jamais été vu auparavant. Peut-être que le trône de Salomon était le plus luxueux jamais eu à l’époque, peut-être pas, mais les lions qui le gardaient n’étaient pas une idée nouvelle. En fait, des lions gardant les trônes de dieux et de rois existaient, bien avant, pendant et après les jours de Salomon. Les lions étaient considérés si puissants que leurs images vinrent à protéger les trônes des rois aussi loin qu’en Chine et en Angleterre. Les lions gardaient aussi les portes des grandes cités des anciens empires, comme ceux des Babyloniens, les Hittites et les premiers Grecs Mycéniens.
D’autres versions de lion servirent aussi comme gardiens du sacré. Deux chérubins, autrefois dépeints dans l’art ancien comme des lions ailés, parfois avec des têtes humaines, gardaient, dit-on, le chemin vers le Jardin d’Éden. (Plus tard, les Chérubins furent représentés comme des anges). Deux chérubins d’or étaient assis au sommet de l’Arche de l’Alliance, le protégeant de leurs ailes. L’énigmatique lion à tête humaine, le Grand Sphinx, garde les Grandes Pyramides encore aujourd’hui.
Le plus important, peut-être, c’est que les lions gardaient les trônes des déesses bien avant que Salomon voit le jour, peut-être bien avant l’invention de la royauté. Il y a très, très longtemps, dans le sombre passé des premières cités néolithiques des premiers ferniers d’Anatolie, ces grands félins gardaient le trône de la Déesse. Les lions étaient les compagnions et peut-être les gardiens de la Déesse, en d’autres mots, depuis le début de ce que nous pouvons appeler la Civilisation Occidentale, et cela s’est étendu partout dans l’Ancien Monde.
La fleur et la nudité sont des symboles naturels de la fertilité; le serpent est associé à la sagesse. Cela correspond aux preuves archéologiques qui veulent que Asherah fut vénérée par les Cananéens et ultérieurement par les Israélites, comme la Déesse Mère et l’Arbre de Vie. (Voir Asherah Partie I et Asherah Partie II). Mais qui est Asherah, la Dame au Lion?
Je ne connais pas la réponse à cette question. Mais je sais que l’association d’Asherah avec la lions est loin d’être unique dans le monde ancien. En fait, la Dame aux Lions est une image qui s’étend sur une période de plus de 6000 ans et d’une région géographique aussi large que la Crète minéenne à l’Ouest, Anatolie (Turquie) au nord et la Mésopotamie (Sumer, Babylone, aujourd’hui Irak) à l’est. Plus de 40 déesses en Égypte étaient associées avec les lions et autres félins. Asherah elle-même continuera d’être représentée avec des lions lorsqu’Israël sera la nation dominante de la région.
Souvent, le symbolisme d’une déesse au lion est associé à un dieu identifié comme étant un taureau. Dans le cas présent, avec Asherah, dont l’époux était à l’origine El, le Dieu-Taureau, le Dieu-Père des Cananéens. Le mythologue Joseph Campbell associait les lions au soleil et les taureaux (et seprents) à la lune. Ainsi, il est possible que nous nous retrouvions devant une ancien identification à une déesse solaire et à un dieu lunaire (l’inverse d’un patern plus récent, ce qui est intéressant).
Certaines déesses aux lions sont des guerrières. Sekhmet, la déesse à tête de lionne a autrefois combattu les ennemis du dieu solaire en Égypte et la déesse Durga chevauchant un lion (parfois un tigre) combat les démons en Inde. Les premiers mots-clés du lion sont clairement : force, pouvoir et protection. Le lion apparaît dans des positions suggérant qu’il garde une personne ou un endroit d’importance. Les lions sont l’emblème de la tribu dominante de Judée (la tribu du roi David). Selon la Bible hébraïque, le trône du roi Salomon était recouvert d’ivoire, surperposé d’or et deux lions étaient planqués de chaque côté des accoudoirs. Six marches y menaient et douze lions s’y tenaient, un à chaque extrémité des marches (1 Rois 10 :18-20). Le passage biblique prétend que rien de tel n’avait jamais été vu auparavant. Peut-être que le trône de Salomon était le plus luxueux jamais eu à l’époque, peut-être pas, mais les lions qui le gardaient n’étaient pas une idée nouvelle. En fait, des lions gardant les trônes de dieux et de rois existaient, bien avant, pendant et après les jours de Salomon. Les lions étaient considérés si puissants que leurs images vinrent à protéger les trônes des rois aussi loin qu’en Chine et en Angleterre. Les lions gardaient aussi les portes des grandes cités des anciens empires, comme ceux des Babyloniens, les Hittites et les premiers Grecs Mycéniens.
D’autres versions de lion servirent aussi comme gardiens du sacré. Deux chérubins, autrefois dépeints dans l’art ancien comme des lions ailés, parfois avec des têtes humaines, gardaient, dit-on, le chemin vers le Jardin d’Éden. (Plus tard, les Chérubins furent représentés comme des anges). Deux chérubins d’or étaient assis au sommet de l’Arche de l’Alliance, le protégeant de leurs ailes. L’énigmatique lion à tête humaine, le Grand Sphinx, garde les Grandes Pyramides encore aujourd’hui.
Le plus important, peut-être, c’est que les lions gardaient les trônes des déesses bien avant que Salomon voit le jour, peut-être bien avant l’invention de la royauté. Il y a très, très longtemps, dans le sombre passé des premières cités néolithiques des premiers ferniers d’Anatolie, ces grands félins gardaient le trône de la Déesse. Les lions étaient les compagnions et peut-être les gardiens de la Déesse, en d’autres mots, depuis le début de ce que nous pouvons appeler la Civilisation Occidentale, et cela s’est étendu partout dans l’Ancien Monde.
Les Dames aux Lions
La figure ci-contre fut créée par un artiste inconnu il y a environ 8 000 ans, en Anatolie dans une ville appelée Catal Hoyuk, dans ce qui est devenu aujourd’hui la Turquie. Bien qu’elle fut créée bien avant que l’écriture ne soit inventée, nous pouvons clairement voir qu’elle est une figure de grand pouvoir, assise sur ce qui paraît être un trône. Ses accoudoirs sont supportés par deux larges félins, comme ceux du trône de Salomon, 5 000 ans plus tard. Ils sont parfois identifiés comme étant des léopards, et c’est peut-être le cas, mais ils m’apparaissent davantage comme des lionnes. À l’époque où cette statue a été créée, les lions d’Asie parcouraient cette région et toute l’Asie occidentale. On pouvait les trouver aussi loin qu’à l’est de l’Inde où leurs descendants (environ 400) se trouvent encore aujourd’hui.
Remarquez que notre Dame au Lion ici est, comme Asherah et d’autres Déesses-Mères, nue. Nous ne connaissons pas son nom, mais nous la reconnaissons quand même. À moins qu’elle ne représente une reine qui gouverne inexplicablement nue (une hypothèse que certains chercheurs conservateurs brandissent assis encore plus confortablement dans leurs chaises), l’interprétation de bon sens de cette figure est qu’elle est une déesse – et une puissante.
La figure ci-contre fut créée par un artiste inconnu il y a environ 8 000 ans, en Anatolie dans une ville appelée Catal Hoyuk, dans ce qui est devenu aujourd’hui la Turquie. Bien qu’elle fut créée bien avant que l’écriture ne soit inventée, nous pouvons clairement voir qu’elle est une figure de grand pouvoir, assise sur ce qui paraît être un trône. Ses accoudoirs sont supportés par deux larges félins, comme ceux du trône de Salomon, 5 000 ans plus tard. Ils sont parfois identifiés comme étant des léopards, et c’est peut-être le cas, mais ils m’apparaissent davantage comme des lionnes. À l’époque où cette statue a été créée, les lions d’Asie parcouraient cette région et toute l’Asie occidentale. On pouvait les trouver aussi loin qu’à l’est de l’Inde où leurs descendants (environ 400) se trouvent encore aujourd’hui.
Remarquez que notre Dame au Lion ici est, comme Asherah et d’autres Déesses-Mères, nue. Nous ne connaissons pas son nom, mais nous la reconnaissons quand même. À moins qu’elle ne représente une reine qui gouverne inexplicablement nue (une hypothèse que certains chercheurs conservateurs brandissent assis encore plus confortablement dans leurs chaises), l’interprétation de bon sens de cette figure est qu’elle est une déesse – et une puissante.
Comparez cette image
à cette du sketch (ci-contre) de la déesse gréco-romaine Cybèle. Cybèle
provient de la même région que la déesse de Catal Hoyuk, seulement beaucoup
plus tard (6 000 ans plus tard). Bien que les lions sont souvent
considérés comme étant un symbole solaire et que certaines déesses associées à
eux sont également des déesses solaires, Cybèle est une déesse de la terre. Les
Romains l’appelaient Magna Mater, ou Grande Mère, Montagne Mère, et Mère des
Dieux. À l’origine une Déesse de la Nature, elle pouvait être une puissante
protectrice des nations également. La couronne sur sa tête représente les murs
de la cité et les lions se trouvaient également à tirer son chariot. Elle fut
adoptée par Rome environ 200 ans avant l’ère chrétienne, dnas l’espoir qu’elle
les protégerait contre Hannibal dans la Seconde Guerre Punique. Apparemment, la
confiance que les Romains placèrent en elle était bien placée, car ils défirent
Hannibal et bien plus, bien entendu, car ils devinrent le plus grand empire du
monde antique.
Le lion à gauche
patrouille le mur de la Porte d’Ishtar, bâtie par le Roi babylonien
Nebuchadnezzar II, 600 ans avant l’ère chrétienn. C’est le roi qui conquit la
Judée et rapporta ses résidents captifs en sa cité. Ishtar, pour laquelle la
Porte fut nommée, était la déesse babylonienne de l’amour et de la guerre.
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Ci-contre un relief
représentant une version plus ancienne d’Ishtar, la Sumérienne Inanna, qui peut
être vue avec un lion en laisse. Les Sumériens créèrent les premières cités
complexes, l’écriture, la roue, entre autres choses, il y a 5 000 ans. Ils
croyaient qu’une grande partie de leurs connaissances leur provenaient d’Inanna,
qui avait volé les tablettes de la sagesse au dieu de la sagesse, Enki.
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Ci-dessous, d'autres dames aux lions.
Le seau du grand palais de Knossos en Crète minéenne démontre une déesse au-dessus d'une montagne flanquée de lions. Un autre seau trouvé à Knossos représente une déesse marchant avec un lion et portant un bâton, comme la déesse sumérienne Inanna, ci-dessus. Les Minéens étaient un peuple avancé pré-grec de l'Âge de Bronze, une civilisation maritine qui eut une large sphère d'influence de l'an 2700 à l'an 1400 avant l'ère chrétienne, ou jusqu'à ce qu'ils furent pris par les premiers Grecs Mycéniens.
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Forteza (Courage) tirée du Tarocchi, tarot créé au 15e siècle. created in the 15th century. La carte équivalente dans les jeux de tarots plus récents est habituellement appelée «La Force» et représente presque toujours une femme dompteuse de lion. Pourrait-elle représenter une mémoire symbolique tardive des anciennes déesses aux lions?
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OK, bien qu'elle ne soit techniquement pas une déesse aux lions, la déesse norroise Freyja, avec son charriot tiré par des chats, rappelle certainement Cybèle et son chariot tiré par des lions. Il n'est pas anodin non plus que la déesse-chatte égyptienne Bast fut à l'origine une déesse-lione. Parfois, les chats sont réduits et un peu plus domestiqués, alors que le temps passe. Freyja est une déesse d'amour et de fertilité.
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