:: Sekhmet : Extrait de Bast & Sekhmet Eyes of Ra
Extrait traduit du livre Bast & Sekhmet : Eyes of Ra de Storm Constantine et Eloise Coquio, par Ishara Labyris
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La Déesse Sekhmet
Passages à propos de Sekhmet dans l'ouvrage de Storm Constantine et Eloise Coquio Bast & Sekhmet : Eyes of Ra:
Comme Bast était associée avec le Delta, région du nord de l'Égypte, la région de Sekhmet s'étendait plus au Sud. Les temples là-bas sont plus intacts que ceux que l'on trouve au nord, ainsi nous en savons plus sur les dieux et déesses du sud; c'est pourquoi nous avons plus d'informations sur Sekhmet que sur Bast.
Sekhmet apparaît comme une femme avec une tête de lionne, portant le disque solaire sur sa tête. Parfois, sa robe de lin porte des rosettes au niveau des seins, ce qui devait représenter les noeuds que l'on retrouve au niveau des épaules, sur la crinière des lions.
Le nom de Sekhmet signifie «puissante, violente, pouvoir», et, tout comme Bast, son nom a également plusieurs variations : Sekhet ou Sakhmet. Elle était aussi vue comme l'oeil de Ra et les mythes nous racontent qu'elle était placée dans l'uraeus sur la couronne de Ra, afin qu'elle puisse, de ses flammes, chasser tous ses ennemis. Son temple principal était à Memphis; elle était l'épouse de Ptah et la mère de Nefertoum.
Sekhmet et Hathor
Même si elles sont deux entités distinctes, elles se confondent dans les mythes. Le mythe le plus connu sur Sekhmet montre bien la relation entre les deux déesses.
Ra eu peur que l'humanité complotait contre lui, concluant qu'il devait être trop âgé et trop f rêle pour continuer à régner. Les autres dieux encouragèrent Ra à punir les ingrats en relâchant sur eux son pouvoir, le feu vengeur de son œil. Hathor, Sekhmet et Bast sont toutes connues sous l'épithète d'œil de Ra.
Ra envoya donc Hathor parmi les hommes pour régler le problème. Mais une fois sur le sol, elle se transforma en lionne et devint Sekhmet, et elle tua tous ceux qui se trouvèrent sur son passage; ainsi la terre devint rouge de sang. À la nuit tombée, elle cessa la tuerie pour se reposer, mais planifiait déjà de recommencer dès le lendemain. Ra réalisa que Sekhmet ne pouvait plus se passer du goût du sang et qu'elle était maintenant incontrôlable. C'était aller trop loin; elle était sur le point d'anéantir l'humanité si on la laissait continuer. Il fallait arrêter le massacre. Ra donna ses instructions au prêtre d'Héliopolis et celui-ci alla trouver de l'ocre rouge d'Éléphantine qu'il mixa avec 7000 jarres de bière pour créer un liquide rouge ressemblant au sang à s'y méprendre. Le prêtre répandit la mixture partout sur la terre. Au matin, Sekhmet retourna en Égypte pour terminer son travail sanglant et lécha sur le sol ce qu'elle croyait être du sang. La bière la rendit saoule et le massacre fut terminé.
Un autre nom que l'on donne à Sekhmet est «Dame du lin rouge étincelant». Même si cela réfère à la couleur rouge de sa terre d'origine, cela démontre également son aspect guerrière, suggérant que son costume était souillé du sang de ses victimes.
De plus, on disait qu'à la fois Sekhmet et Hathor avaient sept aspects d'elles-mêmes. Les Sept Hathor étaient souvent vues comme bénignes, se penchaient sur les berceaux des nouveaux-nés pour prédire leur destinée. Inévitablement, on pouvait contester ce que les Hathor avaient prédit et charger un prêtre d'effectuer un travail magique pour ce qui fut prédit de néfaste n'arrive pas, pour changer la destinée. Mais les Sept Hathor étaient aussi invoquées pour les sorts d'amour, et, en utilisant des rubans à cheveux rouges, les gens pouvaient chasser tout ennemi ou esprits malveillants.
Les sept formes de Sekhmet, toutefois, n'étaient jamais bénignes. Elles étaient connues sous le nom «Flèches de Sekhmet» et causaient toujours du trouble, du tort, spécialement sous forme de maladie. D'autres manifestations (ou bau) de Sekhmet étaient connues sous le nom d'«Assassines de Sekhmet», et on peut très bien imaginé qu'elles étaient très redoutées. Elles étaient les messagères de la déesse Sekhmet, et étaient plus activement durant certaines périodes de l'année.
Le Calendrier Égyptien
La saison des récoltes était toujours accompagnée par une chaleur étouffante, et la terre desséchée devenait le sol brûlant où on pouvait sentir «l'haleine de la peste de l'année». Les gens utilisaient sorts pour se protéger de la colère de Sekhmet et de ses messagères. Un de ces sorts consistaient à nouer des pièces de lin rouge autour de leur cou pour les protéger contre les «Assassines».
Au Nouvel An, au début de l'inondation (en supposant que la crue procédait normalement), les gens se réjouissaient; la vie continuerait une année encore. Dans leurs célébrations, ils échangeaient des présents, et ceux-ci prenaient généralement la forme d'amulettes de Sekhmet et de Bast. Les gens les portaient dans l'espoir que cela apaiserait le côté terrible de Sekhmet, pour qu'elle ne ruine pas la récolte à venir, qu'elle ne souffle pas la peste sur la terre ou la famine.
La nature de Sekhmet
À cause de la nature puissante et féroce de Sekhmet, ses «Flèches» et ses «Assassines» pouvaient être invoquées par les prêtres et les sorciers pour qu'elles agissent comme «armes» en leur nom. Les Anciens Égyptiens n'étaient pas trop sensibles aux terribles aspects de leurs divinités, et ne croyaient pas qu'ils devraient les éviter. Les prêtres se servaient de l'énergie de ces entités pour attaquer leurs ennemis (et les ennemis du royaume), et se protéger eux-mêmes. Sekhmet, par exemple, était invoquée pour chasser leur Mauvais Oeil.
Encore de nos jours, Sekhmet est vue comme démoniaque en Égypte. Sa statue dans son autel au temple de Ptah à Karnak est, dit-on, responsable du meurtre de sept jeunes hommes, employés par des archéologues. Il y a quelques années, à Louxor, des gens ont brisé la belle statue de Sekhmet en trois parties, croyant que leur geste empêcherait Sekhmet d'errer la nuit. Heureusement, la statue a été restaurée.
Toutefois, la déesse-lionne n'était pas que l'œil vengeur du dieu soleil Ra. Parce qu'elle pouvait apporter la peste, les prêtres performaient des rites de magie sympathique pour prévenir et guérir les infections et les maladies. Dans ce rôle, Sekhmet était connue sous le nom de la Dame de Vie, et plusieurs de ses prêtres étaient également physiciens. Au temps de la peste, ils performaient des rituels très complexes et surtout très longs. Durant le règne d'Amenhotep (Aménophis) III, des centaines de statues de Sekhmet plus grandes que nature avaient été crées; trente de ces statues se trouvent maintenant au British Museum. Il semble probable qu'une construction aussi massive, signe de respect et de dévotion envers la déesse, ait pu servir afin de protéger contre la peste.
Sekhmet avait également une forme masculine, connue sous le nom de Sekhmet Min. Il y a une représentation de cet aspect dans le temple de Khonsou à Karnak, Louxor, qui illustre le Roi se tenant devant Sekhmet, l'invoquant sous la forme puissante de Min.
Sekhmet semble plus complexe que Bast, mais c'est certainement parce qu'il reste davantage d'héritages historiques à son sujet. Pour les Pharaons, Sekhmet était le symbole de leur prouesse en tant que guerriers, et leur habileté à sortir victorieux de toute bataille.
Sur un fragment de calcaire, elle est dépeinte soufflant sa force divine de vie dans la bouche du pharaon Sneferu, de la quatrième Dynastie.
Sekhmet dans les temps modernes
Tout comme plusieurs autres déesses égyptiennes, Sekhmet a été réinventée au courant du vingtième siècle. Même si elle est toujours perçue comme une force puissance, à approcher avec précaution et respect, elle est également vue sous ses aspects plus doux. En Ancienne Égypte, elle était dangereuse et féroce, porteuse des plaies d'Égypte, de la peste, œil vengeur de Ra. Ce n'était pas une figure bénigne qui pouvait être adorée comme une déesse-mère douce et gentille, même si elle avait un très grande aspect guérisseur [et protecteur].
De nos jours, ce sont majoritairement les femmes qui invoquent Sekhmet, et la voient comme une source de force, d'indépendance, d'asservissement. Dans un certain sens, on peut dire qu'elle est devenue l'emblème des femmes modernes. Elle est toujours invoquée en tant que guérisseuse, comme défenderesse de la justice, comme gardienne et protectrice, mais l'emphase a changé. Si un système doit survivre, il s'adapte à la nouvelle société. Cela semble une progression naturelle que Sekhmet se soit transformée, d'une force chaotique en icône de femme de pouvoir. Toutefois, ce serait folie d'ignorer tout ce que Sekhmet a réellement représenté pour le peuple de l'Ancienne Égypte. Et même si plusieurs personnes choisissent de s'adresser à elle, elle reste encore ce qu'elle est; elle n'est pas une déesse qu'il faut prendre à la légère, on ne peut jouer avec elle [ou pis encore se moquer].
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La Déesse Sekhmet
Passages à propos de Sekhmet dans l'ouvrage de Storm Constantine et Eloise Coquio Bast & Sekhmet : Eyes of Ra:
Comme Bast était associée avec le Delta, région du nord de l'Égypte, la région de Sekhmet s'étendait plus au Sud. Les temples là-bas sont plus intacts que ceux que l'on trouve au nord, ainsi nous en savons plus sur les dieux et déesses du sud; c'est pourquoi nous avons plus d'informations sur Sekhmet que sur Bast.
Sekhmet apparaît comme une femme avec une tête de lionne, portant le disque solaire sur sa tête. Parfois, sa robe de lin porte des rosettes au niveau des seins, ce qui devait représenter les noeuds que l'on retrouve au niveau des épaules, sur la crinière des lions.
Le nom de Sekhmet signifie «puissante, violente, pouvoir», et, tout comme Bast, son nom a également plusieurs variations : Sekhet ou Sakhmet. Elle était aussi vue comme l'oeil de Ra et les mythes nous racontent qu'elle était placée dans l'uraeus sur la couronne de Ra, afin qu'elle puisse, de ses flammes, chasser tous ses ennemis. Son temple principal était à Memphis; elle était l'épouse de Ptah et la mère de Nefertoum.
Sekhmet et Hathor
Même si elles sont deux entités distinctes, elles se confondent dans les mythes. Le mythe le plus connu sur Sekhmet montre bien la relation entre les deux déesses.
Ra eu peur que l'humanité complotait contre lui, concluant qu'il devait être trop âgé et trop f rêle pour continuer à régner. Les autres dieux encouragèrent Ra à punir les ingrats en relâchant sur eux son pouvoir, le feu vengeur de son œil. Hathor, Sekhmet et Bast sont toutes connues sous l'épithète d'œil de Ra.
Ra envoya donc Hathor parmi les hommes pour régler le problème. Mais une fois sur le sol, elle se transforma en lionne et devint Sekhmet, et elle tua tous ceux qui se trouvèrent sur son passage; ainsi la terre devint rouge de sang. À la nuit tombée, elle cessa la tuerie pour se reposer, mais planifiait déjà de recommencer dès le lendemain. Ra réalisa que Sekhmet ne pouvait plus se passer du goût du sang et qu'elle était maintenant incontrôlable. C'était aller trop loin; elle était sur le point d'anéantir l'humanité si on la laissait continuer. Il fallait arrêter le massacre. Ra donna ses instructions au prêtre d'Héliopolis et celui-ci alla trouver de l'ocre rouge d'Éléphantine qu'il mixa avec 7000 jarres de bière pour créer un liquide rouge ressemblant au sang à s'y méprendre. Le prêtre répandit la mixture partout sur la terre. Au matin, Sekhmet retourna en Égypte pour terminer son travail sanglant et lécha sur le sol ce qu'elle croyait être du sang. La bière la rendit saoule et le massacre fut terminé.
Un autre nom que l'on donne à Sekhmet est «Dame du lin rouge étincelant». Même si cela réfère à la couleur rouge de sa terre d'origine, cela démontre également son aspect guerrière, suggérant que son costume était souillé du sang de ses victimes.
De plus, on disait qu'à la fois Sekhmet et Hathor avaient sept aspects d'elles-mêmes. Les Sept Hathor étaient souvent vues comme bénignes, se penchaient sur les berceaux des nouveaux-nés pour prédire leur destinée. Inévitablement, on pouvait contester ce que les Hathor avaient prédit et charger un prêtre d'effectuer un travail magique pour ce qui fut prédit de néfaste n'arrive pas, pour changer la destinée. Mais les Sept Hathor étaient aussi invoquées pour les sorts d'amour, et, en utilisant des rubans à cheveux rouges, les gens pouvaient chasser tout ennemi ou esprits malveillants.
Les sept formes de Sekhmet, toutefois, n'étaient jamais bénignes. Elles étaient connues sous le nom «Flèches de Sekhmet» et causaient toujours du trouble, du tort, spécialement sous forme de maladie. D'autres manifestations (ou bau) de Sekhmet étaient connues sous le nom d'«Assassines de Sekhmet», et on peut très bien imaginé qu'elles étaient très redoutées. Elles étaient les messagères de la déesse Sekhmet, et étaient plus activement durant certaines périodes de l'année.
Le Calendrier Égyptien
La saison des récoltes était toujours accompagnée par une chaleur étouffante, et la terre desséchée devenait le sol brûlant où on pouvait sentir «l'haleine de la peste de l'année». Les gens utilisaient sorts pour se protéger de la colère de Sekhmet et de ses messagères. Un de ces sorts consistaient à nouer des pièces de lin rouge autour de leur cou pour les protéger contre les «Assassines».
Au Nouvel An, au début de l'inondation (en supposant que la crue procédait normalement), les gens se réjouissaient; la vie continuerait une année encore. Dans leurs célébrations, ils échangeaient des présents, et ceux-ci prenaient généralement la forme d'amulettes de Sekhmet et de Bast. Les gens les portaient dans l'espoir que cela apaiserait le côté terrible de Sekhmet, pour qu'elle ne ruine pas la récolte à venir, qu'elle ne souffle pas la peste sur la terre ou la famine.
La nature de Sekhmet
À cause de la nature puissante et féroce de Sekhmet, ses «Flèches» et ses «Assassines» pouvaient être invoquées par les prêtres et les sorciers pour qu'elles agissent comme «armes» en leur nom. Les Anciens Égyptiens n'étaient pas trop sensibles aux terribles aspects de leurs divinités, et ne croyaient pas qu'ils devraient les éviter. Les prêtres se servaient de l'énergie de ces entités pour attaquer leurs ennemis (et les ennemis du royaume), et se protéger eux-mêmes. Sekhmet, par exemple, était invoquée pour chasser leur Mauvais Oeil.
Encore de nos jours, Sekhmet est vue comme démoniaque en Égypte. Sa statue dans son autel au temple de Ptah à Karnak est, dit-on, responsable du meurtre de sept jeunes hommes, employés par des archéologues. Il y a quelques années, à Louxor, des gens ont brisé la belle statue de Sekhmet en trois parties, croyant que leur geste empêcherait Sekhmet d'errer la nuit. Heureusement, la statue a été restaurée.
Toutefois, la déesse-lionne n'était pas que l'œil vengeur du dieu soleil Ra. Parce qu'elle pouvait apporter la peste, les prêtres performaient des rites de magie sympathique pour prévenir et guérir les infections et les maladies. Dans ce rôle, Sekhmet était connue sous le nom de la Dame de Vie, et plusieurs de ses prêtres étaient également physiciens. Au temps de la peste, ils performaient des rituels très complexes et surtout très longs. Durant le règne d'Amenhotep (Aménophis) III, des centaines de statues de Sekhmet plus grandes que nature avaient été crées; trente de ces statues se trouvent maintenant au British Museum. Il semble probable qu'une construction aussi massive, signe de respect et de dévotion envers la déesse, ait pu servir afin de protéger contre la peste.
Sekhmet avait également une forme masculine, connue sous le nom de Sekhmet Min. Il y a une représentation de cet aspect dans le temple de Khonsou à Karnak, Louxor, qui illustre le Roi se tenant devant Sekhmet, l'invoquant sous la forme puissante de Min.
Sekhmet semble plus complexe que Bast, mais c'est certainement parce qu'il reste davantage d'héritages historiques à son sujet. Pour les Pharaons, Sekhmet était le symbole de leur prouesse en tant que guerriers, et leur habileté à sortir victorieux de toute bataille.
Sur un fragment de calcaire, elle est dépeinte soufflant sa force divine de vie dans la bouche du pharaon Sneferu, de la quatrième Dynastie.
Sekhmet dans les temps modernes
Tout comme plusieurs autres déesses égyptiennes, Sekhmet a été réinventée au courant du vingtième siècle. Même si elle est toujours perçue comme une force puissance, à approcher avec précaution et respect, elle est également vue sous ses aspects plus doux. En Ancienne Égypte, elle était dangereuse et féroce, porteuse des plaies d'Égypte, de la peste, œil vengeur de Ra. Ce n'était pas une figure bénigne qui pouvait être adorée comme une déesse-mère douce et gentille, même si elle avait un très grande aspect guérisseur [et protecteur].
De nos jours, ce sont majoritairement les femmes qui invoquent Sekhmet, et la voient comme une source de force, d'indépendance, d'asservissement. Dans un certain sens, on peut dire qu'elle est devenue l'emblème des femmes modernes. Elle est toujours invoquée en tant que guérisseuse, comme défenderesse de la justice, comme gardienne et protectrice, mais l'emphase a changé. Si un système doit survivre, il s'adapte à la nouvelle société. Cela semble une progression naturelle que Sekhmet se soit transformée, d'une force chaotique en icône de femme de pouvoir. Toutefois, ce serait folie d'ignorer tout ce que Sekhmet a réellement représenté pour le peuple de l'Ancienne Égypte. Et même si plusieurs personnes choisissent de s'adresser à elle, elle reste encore ce qu'elle est; elle n'est pas une déesse qu'il faut prendre à la légère, on ne peut jouer avec elle [ou pis encore se moquer].