:: Ishtar : La sainte prostituée mésopotamienne
Chapitre 4, extrait du livre Sacred Sexuality de A.T. Mann et Jane Lyle, traduit et adapté par Ishara Labyris
"JE TOURNE L'HOMME EN FEMME. JE SUIS CELLE QUI PARE L'HOMME POUR LA FEMME; JE SUIS CELLE QUI PARE LA FEMME POUR L'HOMME"
Paroles de la déesse Ishtar
Une grande et puissante civilisation a autrefois fleuri en Mésopotamie (mot grec signifiant "entre les rivières"). À cet endroit, aujourd'hui l'Irak moderne, incluaient les royaumes de Sumer, d'Akkadie, d'Assyrie et de Babylone, bien que sa culture et son influence toucha plusieurs autres régions du Moyen-Orient.
Sumer autrefois révélait une culture qui accordait aux femmes un statut équivalent aux hommes, et dans laquelle on vénérait principalement la déesse Inanna/Ishtar, déesse lunaire de vie et d'amour, appelée la Prostituée de Babylone dans la Bible. Les Mésopotamiens tenaient des rituels religieux quotidiennement, offrant de la nourriture et des boissons à leurs divinités, dans leurs temples - qui étaient également des centres de commerces, qui agissaient comme banques, qui faisait même des prêts. Des rites mensuels étaient également tenus afin d'honorer les phases de la lune : "le jour où la lune disparaissait, le jour où la lune dormait". Le respect dans l'exactitude des phases de la lune était très important, car c'est ainsi qu'ils ont pu créer des calendriers, et ainsi respecter les dates de leurs fêtes religieuses. L'élément central de leur année était le rite sexuel sacré de la plus haute importance. À chaque nouvel an, le roi qui gouvernait "mariait" la déesse Inanna/Ishtar lors d'une grande fête et un grand festin. Ce rite a eu lieu annuellement pendant des millénaires et a profondément influencé les civilisations suivantes, à la fois symboliquement et rituellement.
LOUANGE POUR ISHTAR
"Louangeons Ishtar, la plus imposante des déesses,
Révérons la Reine des femmes,
la plus grandes des divinités.
Elle est vêtue de plaisir et d'amour.
Elle est chargée de vitalité, de charme et de volupté.
Ses lèvres sont douces,
La vie provient de sa bouche.
À son apparition, la réjouissance est complète."
Les titres et noms d'Ishtar - comme pour plusieurs divinités anciennes - étaient nombreuses et variées. À Babylone, son nom signifiait "Étoile", la Lumière du Monde. Le peuple sémitique conquérit les terres de Sumer, apportant des des changements aux mythes originels et ajouter d'autres noms à la Déesse. Elle était connue comme Ashtoreth, à laquelle le Roi Salomon retourna à la fin de ses jours; elle était aussi appelée Har ou Hora, duquel mot découlent les mots anglais "Harlot" et "whore" (prostituée). Inanna/Ishtar était servie par ses puissantes prêtresses-prostituées, qui étaient les "véhicules de sa vie créative dans leur union sexuelle avec les hommes qui venaient pour performer un rituel sacré". Cette déesse présentait une grande diversité de pouvoirs, car elle possédait également un aspect terrifiant en tant que déesse de guerre et des tempêtes. Ses origines primordiales sont suggérées par des images la représentant avec l'Arbre magique de Vie, le serpent sacré et plusieurs oiseaux - l'associant ainsi avec la très ancienne déesse-serpent-oiseau connue dans plusieurs cultures.
Inanna/Ishtar avait plusieurs amants. Son titre de "vierge" indiquait plutôt un statut de célibataire, autonome. Son compagnon principal était son fils/frère/amant Dumuzi ou Tammuz, nom qui signifie "Fils Fidèle". Cela, ainsi que ses rôles correspondant de déesse mère/soeur/amante, reflétait les phases de la lune, soulignant l'importance du cycle mensuel pour tous les peuples anciens. Dumuzi/Tammuz est identifié dans les poèmes et les hymnes en tant que "Seigneur de Vie", "Le Vert" et "Le Berger du Peuple" - souvent sacrifié sous la forme d'une brebis. Les autres créatures totémiques liées au fils/amant sont le bélier et le magnifique "Taureau du Ciel".
Mais, comme tous les compagnons/époux originels, le dieu des grains Dumuzi/Tammuz était destiné à une fin sacrificielle. Sa mort rituelle, suivie d'un mois de deuil, avait lieu vers la fin de l'été, après les récoltes. Cela coïncidait avec la réapparition de l'étoile-chien, Sirius, se levant avec le soleil à la mi-juillet. À ce moment, l'amant de la déesse descendait dans "la Terre de non-retour", le monde d'en bas, et la vie sur la terre devenait stérile, aride et brûlée par les impitoyables rayons du soleil d'été. La déesse pleurait annuellement la perte de son bien-aimé dans des lamentations misérables, entonnées par son peuple dans les temples. Naturellement, elle finira par le récupérer afin que le cycle annuel - et éternel - puisse poursuivre : la vie affirmée, la vie restaurée. Certains spécialistes suggère que, il y a bien longtemps, le sacrifice humain avait lieu chaque Grande Année - c'est-à-dire, à chaque huit ans. Toutefois, les documents écrits n'apparaissent que beaucoup plus tard, alors que la mort et la résurrection du bien-aimé ne sont représentées que symboliquement. Le dieu n'a jamais été qu'une divinité cyclique, alors que la déesse, comme la terre elle-même, perdurait.
Mais au 3e millénaire avant l'ère chrétienne, le récit épique de Gilgamesh a défié cette sagesse reçue. Dans le poème suivant, Ishtar désire le héro :
"La Glorieuse Ishtar leva un oeil sur la beauté de Gilgamesh : "Viens, Gilgamesh, sois mon amant! Fais, mais accorde-moi ton fruit!"
Gilgamesh, toutefois, répondit en lui récitant une longue liste de ses amours précédentes et du triste sort qui leur fut réservé. Il dit : "Quel amant aimeras-tu pour toujours? Lequel de tes bergers te plaira pour tous les temps? ... Pour Tammuz, l'amant de ta jeunesse, tu as ordonné des lamentations année après année...
Le héro rejète ultimement l'invitation sexuelle de la déesse, tua son taureau divin et célébra sa bravoure avec son ami Enkidu, un sauvage ennemi relaté dans une autre légende. Ce poème épique reflète clairement les changements graduels qui s'effectuaient dans la société à ce moment, puisque cette figure masculine ne rejette pas seulement la grande déesse, mais triomphe également de toutes les furieuses tentatives de revanche de celle-ci.
Dans d'autres poèmes, toutefois, la relation entre la déesse et son amant est ravissement, érotique et remplie d'images de fertilité. Voici la Sumérienne Inanna, louangeant son "homme-miel" :
Il a germé; il a bourgeonné;
Il est une laitue plantée par l'eau.
Il est celui que mon utérus aime le mieux.
Mon jardin bien garni de la plaine,
Mon orge de plus en plus élevé dans son sillon,
Mon arbre pommier porte ses fruits à sa couronne,
Il est une laitue plantée par l'eau.
Mon homme-miel, mon homme-miel m'adoucit toujours.
Mon seigneur, l'homme-miel des dieux,
Il est celui que mon utérus aime le mieux.
Sa main est miel, son pied est miel,
Il m'adoucit toujours.
Mon envie impétueuse de caresser son nombril
Caresser ses douces cuisses,
Il est celui que mon utérus aime le mieux.
Il est une laitue plantée par l'eau.
"JE TOURNE L'HOMME EN FEMME. JE SUIS CELLE QUI PARE L'HOMME POUR LA FEMME; JE SUIS CELLE QUI PARE LA FEMME POUR L'HOMME"
Paroles de la déesse Ishtar
Une grande et puissante civilisation a autrefois fleuri en Mésopotamie (mot grec signifiant "entre les rivières"). À cet endroit, aujourd'hui l'Irak moderne, incluaient les royaumes de Sumer, d'Akkadie, d'Assyrie et de Babylone, bien que sa culture et son influence toucha plusieurs autres régions du Moyen-Orient.
Sumer autrefois révélait une culture qui accordait aux femmes un statut équivalent aux hommes, et dans laquelle on vénérait principalement la déesse Inanna/Ishtar, déesse lunaire de vie et d'amour, appelée la Prostituée de Babylone dans la Bible. Les Mésopotamiens tenaient des rituels religieux quotidiennement, offrant de la nourriture et des boissons à leurs divinités, dans leurs temples - qui étaient également des centres de commerces, qui agissaient comme banques, qui faisait même des prêts. Des rites mensuels étaient également tenus afin d'honorer les phases de la lune : "le jour où la lune disparaissait, le jour où la lune dormait". Le respect dans l'exactitude des phases de la lune était très important, car c'est ainsi qu'ils ont pu créer des calendriers, et ainsi respecter les dates de leurs fêtes religieuses. L'élément central de leur année était le rite sexuel sacré de la plus haute importance. À chaque nouvel an, le roi qui gouvernait "mariait" la déesse Inanna/Ishtar lors d'une grande fête et un grand festin. Ce rite a eu lieu annuellement pendant des millénaires et a profondément influencé les civilisations suivantes, à la fois symboliquement et rituellement.
LOUANGE POUR ISHTAR
"Louangeons Ishtar, la plus imposante des déesses,
Révérons la Reine des femmes,
la plus grandes des divinités.
Elle est vêtue de plaisir et d'amour.
Elle est chargée de vitalité, de charme et de volupté.
Ses lèvres sont douces,
La vie provient de sa bouche.
À son apparition, la réjouissance est complète."
Les titres et noms d'Ishtar - comme pour plusieurs divinités anciennes - étaient nombreuses et variées. À Babylone, son nom signifiait "Étoile", la Lumière du Monde. Le peuple sémitique conquérit les terres de Sumer, apportant des des changements aux mythes originels et ajouter d'autres noms à la Déesse. Elle était connue comme Ashtoreth, à laquelle le Roi Salomon retourna à la fin de ses jours; elle était aussi appelée Har ou Hora, duquel mot découlent les mots anglais "Harlot" et "whore" (prostituée). Inanna/Ishtar était servie par ses puissantes prêtresses-prostituées, qui étaient les "véhicules de sa vie créative dans leur union sexuelle avec les hommes qui venaient pour performer un rituel sacré". Cette déesse présentait une grande diversité de pouvoirs, car elle possédait également un aspect terrifiant en tant que déesse de guerre et des tempêtes. Ses origines primordiales sont suggérées par des images la représentant avec l'Arbre magique de Vie, le serpent sacré et plusieurs oiseaux - l'associant ainsi avec la très ancienne déesse-serpent-oiseau connue dans plusieurs cultures.
Inanna/Ishtar avait plusieurs amants. Son titre de "vierge" indiquait plutôt un statut de célibataire, autonome. Son compagnon principal était son fils/frère/amant Dumuzi ou Tammuz, nom qui signifie "Fils Fidèle". Cela, ainsi que ses rôles correspondant de déesse mère/soeur/amante, reflétait les phases de la lune, soulignant l'importance du cycle mensuel pour tous les peuples anciens. Dumuzi/Tammuz est identifié dans les poèmes et les hymnes en tant que "Seigneur de Vie", "Le Vert" et "Le Berger du Peuple" - souvent sacrifié sous la forme d'une brebis. Les autres créatures totémiques liées au fils/amant sont le bélier et le magnifique "Taureau du Ciel".
Mais, comme tous les compagnons/époux originels, le dieu des grains Dumuzi/Tammuz était destiné à une fin sacrificielle. Sa mort rituelle, suivie d'un mois de deuil, avait lieu vers la fin de l'été, après les récoltes. Cela coïncidait avec la réapparition de l'étoile-chien, Sirius, se levant avec le soleil à la mi-juillet. À ce moment, l'amant de la déesse descendait dans "la Terre de non-retour", le monde d'en bas, et la vie sur la terre devenait stérile, aride et brûlée par les impitoyables rayons du soleil d'été. La déesse pleurait annuellement la perte de son bien-aimé dans des lamentations misérables, entonnées par son peuple dans les temples. Naturellement, elle finira par le récupérer afin que le cycle annuel - et éternel - puisse poursuivre : la vie affirmée, la vie restaurée. Certains spécialistes suggère que, il y a bien longtemps, le sacrifice humain avait lieu chaque Grande Année - c'est-à-dire, à chaque huit ans. Toutefois, les documents écrits n'apparaissent que beaucoup plus tard, alors que la mort et la résurrection du bien-aimé ne sont représentées que symboliquement. Le dieu n'a jamais été qu'une divinité cyclique, alors que la déesse, comme la terre elle-même, perdurait.
Mais au 3e millénaire avant l'ère chrétienne, le récit épique de Gilgamesh a défié cette sagesse reçue. Dans le poème suivant, Ishtar désire le héro :
"La Glorieuse Ishtar leva un oeil sur la beauté de Gilgamesh : "Viens, Gilgamesh, sois mon amant! Fais, mais accorde-moi ton fruit!"
Gilgamesh, toutefois, répondit en lui récitant une longue liste de ses amours précédentes et du triste sort qui leur fut réservé. Il dit : "Quel amant aimeras-tu pour toujours? Lequel de tes bergers te plaira pour tous les temps? ... Pour Tammuz, l'amant de ta jeunesse, tu as ordonné des lamentations année après année...
Le héro rejète ultimement l'invitation sexuelle de la déesse, tua son taureau divin et célébra sa bravoure avec son ami Enkidu, un sauvage ennemi relaté dans une autre légende. Ce poème épique reflète clairement les changements graduels qui s'effectuaient dans la société à ce moment, puisque cette figure masculine ne rejette pas seulement la grande déesse, mais triomphe également de toutes les furieuses tentatives de revanche de celle-ci.
Dans d'autres poèmes, toutefois, la relation entre la déesse et son amant est ravissement, érotique et remplie d'images de fertilité. Voici la Sumérienne Inanna, louangeant son "homme-miel" :
Il a germé; il a bourgeonné;
Il est une laitue plantée par l'eau.
Il est celui que mon utérus aime le mieux.
Mon jardin bien garni de la plaine,
Mon orge de plus en plus élevé dans son sillon,
Mon arbre pommier porte ses fruits à sa couronne,
Il est une laitue plantée par l'eau.
Mon homme-miel, mon homme-miel m'adoucit toujours.
Mon seigneur, l'homme-miel des dieux,
Il est celui que mon utérus aime le mieux.
Sa main est miel, son pied est miel,
Il m'adoucit toujours.
Mon envie impétueuse de caresser son nombril
Caresser ses douces cuisses,
Il est celui que mon utérus aime le mieux.
Il est une laitue plantée par l'eau.