:: La Hamsa ou Main de Fatima
Article par Ishara Labyris
La Hamsa, خمسة, littéralement "cinq" en arabe, puis romanisée en Khamsa et Chamsa, est une amulette en forme de paume de main, populaire partout à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Elle est souvent intégrée aux bijoux et décorations murales pour se défendre contre le Mauvais Oeil. On croit que cette coutume provient d'une pratique phénicienne de Carthage. La Main-de-Fatima protègerait les épouses, les femmes enceintes, les nouveaux-nés, considérés comme particulièrement vulnérables. Fatima apporte guérison, compassion pour tous et chacun de toutes nations, et aide à trouver le pardon et la compréhension.
Symbolisme
L'autre nom utilisé pour parler de la Hamsa (ou Khamsa) est "Main de Fatima", en l'honneur de Fatima Zahra, la fille du Prophète Mohammed. Les mains "Hamsa" contiennent souvent le symbole de l'oeil. Les représentations de la main, de l'oeil et du nombre cinq chez les Arabes (et Berbères) sont liées à la protection contre le mauvais oeil, comme l'exemplifie le dicton "Khamsa fi ainek" ("cinq [doigts] dans ton oeil"). Une autre formule utilisée contre le mauvais oeil en Arabe est "Khamsa wa-khamis". En raison de sa signification à la fois dans la culture arabe et berbère, la Hamsa est un des symboles nationaux d'Algérie et apparaît dans son emblème.
La Khamsa est la plus populaire de toutes les autres amulettes servant à protéger contre le mauvais oeil en Égypte, les autres étaient l'Oeil et la Hirz (une boîte argentée contenant les versets du Coran). La Main (Khamsa) a longtemps représenté les bénédictions, le pouvoir et la force et c'est pourquoi on l'utilise pour contrer le mauvais oeil. C'est l'une des composantes des bijoux les plus communes de la région.
Des preuves archéologiques démontrent qu'une main dont les doigts pointent vers le bas utilisée comme amulette de protection dans la région est une pratique plus ancienne que les croyances monothéistes. On croit qu'elle aurait été associée à Tanit, la déesse suprême de Carthage (Phénicie) dont la main (et parfois la vulve) était utilisée pour protéger contre le mauvais oeil.
De par sa popularité en Phénicie, la Hamsa aurait gagné la culture juive séfarade. Les Juifs l'appellent parfois "Main de Miriam", en référence à la soeur de Moïse et d'Aaron dans la Bible. Le chiffre cinq (hamesh en hébreu) représente les cinq livres de la Torah pour les Juifs. Il représente aussi la cinquième lettre de l'alphabet hébreu, "Heh", qui représente un des saints noms de Dieu. Plusieurs Juifs croient que les cinq doigts de la Hamsa leur rappellent d'utiliser leur cinq sens pour prier et louer Dieu.
Symbolisme
L'autre nom utilisé pour parler de la Hamsa (ou Khamsa) est "Main de Fatima", en l'honneur de Fatima Zahra, la fille du Prophète Mohammed. Les mains "Hamsa" contiennent souvent le symbole de l'oeil. Les représentations de la main, de l'oeil et du nombre cinq chez les Arabes (et Berbères) sont liées à la protection contre le mauvais oeil, comme l'exemplifie le dicton "Khamsa fi ainek" ("cinq [doigts] dans ton oeil"). Une autre formule utilisée contre le mauvais oeil en Arabe est "Khamsa wa-khamis". En raison de sa signification à la fois dans la culture arabe et berbère, la Hamsa est un des symboles nationaux d'Algérie et apparaît dans son emblème.
La Khamsa est la plus populaire de toutes les autres amulettes servant à protéger contre le mauvais oeil en Égypte, les autres étaient l'Oeil et la Hirz (une boîte argentée contenant les versets du Coran). La Main (Khamsa) a longtemps représenté les bénédictions, le pouvoir et la force et c'est pourquoi on l'utilise pour contrer le mauvais oeil. C'est l'une des composantes des bijoux les plus communes de la région.
Des preuves archéologiques démontrent qu'une main dont les doigts pointent vers le bas utilisée comme amulette de protection dans la région est une pratique plus ancienne que les croyances monothéistes. On croit qu'elle aurait été associée à Tanit, la déesse suprême de Carthage (Phénicie) dont la main (et parfois la vulve) était utilisée pour protéger contre le mauvais oeil.
De par sa popularité en Phénicie, la Hamsa aurait gagné la culture juive séfarade. Les Juifs l'appellent parfois "Main de Miriam", en référence à la soeur de Moïse et d'Aaron dans la Bible. Le chiffre cinq (hamesh en hébreu) représente les cinq livres de la Torah pour les Juifs. Il représente aussi la cinquième lettre de l'alphabet hébreu, "Heh", qui représente un des saints noms de Dieu. Plusieurs Juifs croient que les cinq doigts de la Hamsa leur rappellent d'utiliser leur cinq sens pour prier et louer Dieu.
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Usage
Il y a deux styles principaux de Hamsa : la Hamsa stylisée possédant deux pouces symétriques et la main Hamsa qui n'est pas symétrique, ressemblant à une vraie main. Elles peuvent être représentées avec les doigts pointant vers le haut ou le bas.
La Hamsa en tant que charme est portée souvent en collier et peut aussi être retrouvée dans les éléments décoratifs de la maison, sur des porte-clés ou sur d'autres bijoux. Plusieurs artistes utilisent l'image de la Hamsa dans leurs bijoux, peintures, sculptures, décorations murales et amulettes.
Le regain d'intérêt pour la Kabbale et le mysticisme judaïque est un facteur expliquant le retour en force de la Hamsa. Dans le mysticisme judaïque, le poisson est un symbole de bonne fortune, et plusieurs hamsas sont décorées d'images de poisson. Certaines Hamsas ont des prières hébreues inscrites, telle que la Sh'ma, Birkat HaBayit (Bénédiction pour la Maison), ou Tefilat HaDerech (Prière du Voyageur).
La Hamsa est souvent de couleur bleue, faite de turquoise. On croit que le bleu est une couleur qui reflète, comme un miroir, et renvoie les énergies malfaisantes du Mauvais Oeil.
Il y a deux styles principaux de Hamsa : la Hamsa stylisée possédant deux pouces symétriques et la main Hamsa qui n'est pas symétrique, ressemblant à une vraie main. Elles peuvent être représentées avec les doigts pointant vers le haut ou le bas.
La Hamsa en tant que charme est portée souvent en collier et peut aussi être retrouvée dans les éléments décoratifs de la maison, sur des porte-clés ou sur d'autres bijoux. Plusieurs artistes utilisent l'image de la Hamsa dans leurs bijoux, peintures, sculptures, décorations murales et amulettes.
Le regain d'intérêt pour la Kabbale et le mysticisme judaïque est un facteur expliquant le retour en force de la Hamsa. Dans le mysticisme judaïque, le poisson est un symbole de bonne fortune, et plusieurs hamsas sont décorées d'images de poisson. Certaines Hamsas ont des prières hébreues inscrites, telle que la Sh'ma, Birkat HaBayit (Bénédiction pour la Maison), ou Tefilat HaDerech (Prière du Voyageur).
La Hamsa est souvent de couleur bleue, faite de turquoise. On croit que le bleu est une couleur qui reflète, comme un miroir, et renvoie les énergies malfaisantes du Mauvais Oeil.
Amulette féminine universelle
Voici un extrait du livre Beyond the exotic : women's histories in Islamic societies (traduit par mes soins) :
"Un sondage sur les amulettes anciennes et modernes à travers le monde conclut de manière surprenante que l'image de la main droite ouverte était un signe universellement reconnu et utilisé pour la protection, depuis les amulettes mésopotamiennes de Qat Istar et Qat Inana, à la Mano Pantea, à la main droite de Buddha dans la gestuelle mudra d'enseignement ou de protection et dans la Main de Fatima. L'exérience humaine, commune et universelle des émotions de jalousie et d'envie, les colères de la grossesse et de l'accouchement, la dépendance envers les champs, cultures et troupeaux dévoilaient la réalité derrière cette amulette de main droite ouverte. Dans toutes les cultures et traditions où nous retrouvons cette amulette, particulièrement identifiée à une personnalité féminine de grande énergie et de haut statut, il était coutume de l'utiliser pour se protéger, notamment dans les expériences "féminines" de la conception, de la grossesse, de l'accouchement et de l'allaitement, et même à l'intérieur même de la sphère domestique, dans l'éducation des enfants, la préparation de la nourriture et ainsi de suite. Au-delà des différents métaux ou pierres utilisés pour fabriquer l'amulette, il y a des différences fonctionnelles dans son utilisation.
Pour le Qat Istar, aussi connu sous le nom de Qat Inanna, ou "Main d'Ishtar (Main d'Inanna), nous ne possédons pas de base textuelle ou scriptuaire des Akkadiens, Sumériens et Mésopotamiens qui l'ont utilisé. Néanmoins, il avait une signification particulière et avait le pouvoir de guérir les maladies. [...] Similairement, il y avait une série de symboles anthropomorphiques représentant la protection divine, tels que la Main-de-Vénus (ou Aphrodite) et la Main-de-Marie qui protégeaint du mauvais oeil et protégeaient les femmes en général, en les rendant fertiles, leur permettant des grossesses à terme, permettant aux nourrices d'allaiter et donnant force aux plus faibles. De plus, il semble y avoir un lien entre la Main-de-Fatima et la Mano Pantea, ou la Main-de-la-Toute-Déesse, qui était originellement une amulette égyptienne à deux doigts, pour Isis et Osiris. Cette amulette invoquait les esprits protecteurs des parents. Dans le cas de la Mano Pantea, le pouce devait représenter Horus ou "l'enfant", et le premier et le second doigt représentaient distinctement Isis et Osiris.
Chez les Musulmans, particulièrement les Shi'ites, la Main-de-Fatima était un symbole de divine providence, de générosité d'hospitalité et de pouvoir, ainsi qu'une amulette contre le mauvais oeil. La peur du mauvais oeil est typiquement enracinée dans les systèmes culturels qui dépendent de la pluie et du soleil, en proportions justes pour faire croître leurs semences et faire bonnes récoltes, et de l'élevage de troupeaux de chèvres ou de bovins.
Les mères musulmanes faisaient pendre ces représentations de la Main-de-Fatima, gravées dans le jet ou formée dans l'argent, autour des cous de leurs enfants. La main magique et protectrice de la Fille du Prophète était polyvalente, et simultanément représentait la Sainte Famille (Mohammed, 'Ali, Fatima, Hassan et Hussein), les cinq piliers de l'Islam, et était une protection contre le Mal.
Voici un extrait du livre Beyond the exotic : women's histories in Islamic societies (traduit par mes soins) :
"Un sondage sur les amulettes anciennes et modernes à travers le monde conclut de manière surprenante que l'image de la main droite ouverte était un signe universellement reconnu et utilisé pour la protection, depuis les amulettes mésopotamiennes de Qat Istar et Qat Inana, à la Mano Pantea, à la main droite de Buddha dans la gestuelle mudra d'enseignement ou de protection et dans la Main de Fatima. L'exérience humaine, commune et universelle des émotions de jalousie et d'envie, les colères de la grossesse et de l'accouchement, la dépendance envers les champs, cultures et troupeaux dévoilaient la réalité derrière cette amulette de main droite ouverte. Dans toutes les cultures et traditions où nous retrouvons cette amulette, particulièrement identifiée à une personnalité féminine de grande énergie et de haut statut, il était coutume de l'utiliser pour se protéger, notamment dans les expériences "féminines" de la conception, de la grossesse, de l'accouchement et de l'allaitement, et même à l'intérieur même de la sphère domestique, dans l'éducation des enfants, la préparation de la nourriture et ainsi de suite. Au-delà des différents métaux ou pierres utilisés pour fabriquer l'amulette, il y a des différences fonctionnelles dans son utilisation.
Pour le Qat Istar, aussi connu sous le nom de Qat Inanna, ou "Main d'Ishtar (Main d'Inanna), nous ne possédons pas de base textuelle ou scriptuaire des Akkadiens, Sumériens et Mésopotamiens qui l'ont utilisé. Néanmoins, il avait une signification particulière et avait le pouvoir de guérir les maladies. [...] Similairement, il y avait une série de symboles anthropomorphiques représentant la protection divine, tels que la Main-de-Vénus (ou Aphrodite) et la Main-de-Marie qui protégeaint du mauvais oeil et protégeaient les femmes en général, en les rendant fertiles, leur permettant des grossesses à terme, permettant aux nourrices d'allaiter et donnant force aux plus faibles. De plus, il semble y avoir un lien entre la Main-de-Fatima et la Mano Pantea, ou la Main-de-la-Toute-Déesse, qui était originellement une amulette égyptienne à deux doigts, pour Isis et Osiris. Cette amulette invoquait les esprits protecteurs des parents. Dans le cas de la Mano Pantea, le pouce devait représenter Horus ou "l'enfant", et le premier et le second doigt représentaient distinctement Isis et Osiris.
Chez les Musulmans, particulièrement les Shi'ites, la Main-de-Fatima était un symbole de divine providence, de générosité d'hospitalité et de pouvoir, ainsi qu'une amulette contre le mauvais oeil. La peur du mauvais oeil est typiquement enracinée dans les systèmes culturels qui dépendent de la pluie et du soleil, en proportions justes pour faire croître leurs semences et faire bonnes récoltes, et de l'élevage de troupeaux de chèvres ou de bovins.
Les mères musulmanes faisaient pendre ces représentations de la Main-de-Fatima, gravées dans le jet ou formée dans l'argent, autour des cous de leurs enfants. La main magique et protectrice de la Fille du Prophète était polyvalente, et simultanément représentait la Sainte Famille (Mohammed, 'Ali, Fatima, Hassan et Hussein), les cinq piliers de l'Islam, et était une protection contre le Mal.
Fatima, Tanit, Ishtar
Le nom "Hamsa", Main de Fatima, nous donne la première des pistes pour trouver l'origine possible de cette amulette. La plus célèbre des Fatima de nos jours est Fatima Zahra, la fille de Mohammed, et ceux qui nomment Hamsa la Main de Fatima le font en pensant à elle. Ce n'est pas nécessairement la seule association possible, ni même la première qui devrait nous venir en tête. Fatima Zahra n'était pas la première à se prénommer Fatima. Le prénom Fatima signifie "Celle qui sèvre" et bien avant d'être le nom de la fille de Mohammed, Fatima était également le nom d'une déesse lunaire locale. Et bien avant Fatima, il y avait une autre déesse lunaire nommée Tanit, la déesse patronne de Carthage, épouse de Ba'al et liée à la fertilité et à la guerre. Tanit est une version plus tardive d'Anat. Il est assez intéressant de noter que Tanit était représentée par une sorte de croix ansée féminisée, bras tendus, paumes levées de chaque côté. Il serait exagéré de dire que ce symbole ressemble à la Hamsa, mais il est possible d'imaginer que la Hamsa en soit une version plus tardive, développée.
Les tombeaux des femmes musulmanes arborent ce symbole. L'amulette en forme de main peut être appelée "Main de Marie" dans la tradition chrétienne, "Main de Fatima" pour les musulmans, "Main d'Ishtar" pour les Babyloniens et "Main d'Isida" pour les Égyptiens. À l'origine, tous ces personnages sont liés à la grande déesse néolithique.
Le nom "Hamsa", Main de Fatima, nous donne la première des pistes pour trouver l'origine possible de cette amulette. La plus célèbre des Fatima de nos jours est Fatima Zahra, la fille de Mohammed, et ceux qui nomment Hamsa la Main de Fatima le font en pensant à elle. Ce n'est pas nécessairement la seule association possible, ni même la première qui devrait nous venir en tête. Fatima Zahra n'était pas la première à se prénommer Fatima. Le prénom Fatima signifie "Celle qui sèvre" et bien avant d'être le nom de la fille de Mohammed, Fatima était également le nom d'une déesse lunaire locale. Et bien avant Fatima, il y avait une autre déesse lunaire nommée Tanit, la déesse patronne de Carthage, épouse de Ba'al et liée à la fertilité et à la guerre. Tanit est une version plus tardive d'Anat. Il est assez intéressant de noter que Tanit était représentée par une sorte de croix ansée féminisée, bras tendus, paumes levées de chaque côté. Il serait exagéré de dire que ce symbole ressemble à la Hamsa, mais il est possible d'imaginer que la Hamsa en soit une version plus tardive, développée.
Les tombeaux des femmes musulmanes arborent ce symbole. L'amulette en forme de main peut être appelée "Main de Marie" dans la tradition chrétienne, "Main de Fatima" pour les musulmans, "Main d'Ishtar" pour les Babyloniens et "Main d'Isida" pour les Égyptiens. À l'origine, tous ces personnages sont liés à la grande déesse néolithique.