Hymne à Inanna : Inanna et le Dieu de la Sagesse
Traduit et adapté de l’anglais par Ishara Labyris
D’après le texte Inanna and the the God of Wisdom
Inanna Queen of Heaven and Earth – Diane Wolkstein & Samuel Norah Kramer
Inanna plaça la shugurra, la couronne de la steppe, sur sa tête.
Elle alla à la bergerie, au berger.
Elle s’adossa au pommier.
Lorsqu’elle s’adossa au pommier, sa vulve était merveilleuse à voir.
Se réjouissant de sa merveilleuse vulve, la jeune femme Inanna s’applaudit elle-même.
Elle dit :
« Moi, la Reine des Cieux, visitera le Dieu de la Sagesse.
J’irai à Abzu, l’endroit sacré à Eridu.
J’honorerai Enki, le Dieu de la Sagesse, à Eridu.
Je prononcerai une prière à Enki dans les eaux profondes et douces. »
Elle partit.
Lorsqu’elle ne fut plus qu’à une courte distance d’Abzu,
Celui dont les oreilles sont toujours grandes ouvertes,
Celui qui connaît les me, les lois sacrées du ciel et de la terre,
Celui qui connaît le cœur des dieux,
Enki, le Dieu de la Sagesse, qui connaît toutes choses,
Appela son serviteur, Isimud :
« Viens, mon sukkal,
La jeune femme est sur le point d’entrer à Abzu.
Lorsqu’Inanna entrera dans le sanctuaire sacré
Donne-lui un gâteau au beurre à manger.
Verse-lui de l’eau froide pour rafraîchir son cœur.
Offre-lui de la bière devant la statue du lion.
Traite-la en égale.
Accueille Inanna à la table sacrée, à la table des cieux ».
Isimud entendit les paroles d’Enki.
Lorsqu’Inanna entra à Abzu,
Il lui donna un gâteau au beurre à manger.
Il versa de l’eau froide à boire.
Il lui offrit de la bière devant la statue du lion.
Il la traita respectueusement.
Il accueillit Inanna à la table sainte, à la table des cieux.
Enki et Inanna burent de la bière ensemble.
Ils burent plus de bière ensemble.
Ils burent de plus en plus de bière ensemble.
Avec leurs coupes de bronze remplies à rabord,
Avec les coupes d’Urash, Mère de la Terre,
Ils se portèrent l’un l’autre un toast; ils se défièrent l’un l’autre.
Enki, se balançant avec la boisson, porta un toast à Inanna :
« Au nom de mon pouvoir! Au nom de mon sanctuaire sacré!
À ma fille Inanna, je donne
La haute prêtrise ! la Divinité!
La noble, endurante, couronne! Le trône de la royauté! »
Inanna lui répondit :
« Je les prends! »
Enki leva sa coupe et porta un second toast à Inanna :
« Au nom de mon pouvoir! Au nom de mon sanctuaire sacré!
À ma fille Inanna, je donne
La Vérité !
La Descente vers le Monde d’en bas! Et la remontée du Monde d’en bas!
L’art de faire l’amour! Le baiser du phallus ! »
Inanna lui répondit :
« Je les prends! »
Enki leva sa coupe et porta un troisième toast à Inanna :
« Au nom de mon pouvoir! Au nom de mon sanctuaire sacré!
À ma fille Inanna, je donne
Les saintes prêtresses des cieux!
La mise en place des lamentations! La réjouissance du cœur!
Le don des jugements! La prise de décisions! »
Inanna lui répondit :
« Je les prends! »
(Quatorze fois Enki leva sa coupe à Inanna.
Quatorze fois il offrit à sa fille cinq me, six me, sept me.
Quatorze fois Inanna accepta les saintes me).
Puis Inanna, se tenant devant son père,
Reconnut les me qu’Enki lui avait données :
« Mon père m’a donné les me :
Il m’a donné la haute prêtrise.
Il m’a donné la divinité.
Il m’a donné la noble, endurante, couronne.
Il me donna le trône de royauté.
Il me donna le noble sceptre.
Il me donna le bâton.
Il me donna la sainte corde à mesurer et la ligne.
Il me donna le haut trône.
Il me donna l’art du berger.
Il me donna la royauté.
Il me donna la princesse prêtresse.
Il me donna la divine reine prêtresse.
Il me donna le prêtre de l’incantation.
Il me donna le noble prêtre.
Il me donna le prêtre des libations.
Il me donna la vérité.
Il me donna la descente vers le Monde d’en bas.
Il me donna la remontée du Monde d’en bas.
Il me donna la kurgarra.
Il me donna la dague et l’épée.
Il me donna l’habit noir.
Il me donna l’habit coloré.
Il me donna la perte des cheveux.
Il me donna l’attachement l’attache de mes cheveux.
Il me donna le standard.
Il me donna le frémissement.
Il me donna l’art de faire l’amour.
Il me donna le baiser du phallus.
Il me donna l’art de la prostitution.
Il me donna l’art de la rapidité .
Il me donna l’art de la parole franche.
Il me donna l’art de la parole diffamatoire.
Il me donna l’art de la parole ornée.
Il me donna le culte de la prostituée.
Il me donna la taverne sacrée.
Il me donna le sanctuaire sacré.
Il me donna la sainte prêtresse du ciel.
Il me donna l’instrument musical qui résonne.
Il me donna l’art de la chanson.
Il me donna l’art de l’ainée.
Il me donna l’art de l’héro.
Il me donna l’art du pouvoir.
Il me donna l’art de la traitrise.
Il me donna l’art de la simplicité.
Il me donna le pillage des cités.
Il me donna la mise en place des lamentations.
Il me donna la réjouissance du cœur.
Il me donna la tromperie.
Il me donna la terre rebelle.
Il me donna l’art de la bonté.
Il me donna le voyage.
Il me donne l’endroit sûr où rester.
Il me donna l’art du menuisier.
Il me donna l’art du travailleur de cuivre.
Il me donna l’art du scribe.
Il me donna l’art du forgeron.
Il me donna l’art du travailleur de cuir.
Il me donna l’art du fouloir.
Il me donna l’art du bâtisseur.
Il me donna l’art du travailleur de roseau.
Il me donna l’oreille qui perçoit.
Il me donna le pouvoir de l’attention.
Il me donna les saints rites de purification.
Il me donna l’enclos.
Il me donna l’entassement des charbons ardents.
Il me donna la bergerie.
Il me donna la peur.
Il me donna la consternation.
Il me donna la stupeur.
Il me donna le lion aux dents amères.
Il me donna l’allumage du feu.
Il me donna l’éteinte du feu.
Il me donna les bras fatigués.
Il me donna la famille assemblée.
Il me donna la procréation.
Il me donna la lutte.
Il me donna le conseil.
Il me donna l’apaisement du cœur.
Il me donna le don du jugement.
Il me donna la prise de décisions. »
(Toujours sous l’effet de la boisson) Enki dit à son serviteur Isimud :
« Mon sukkal, Isimud –
La jeune femme – est sur le point de quitter – pour Uruk.
Il est mon désir qu’elle atteigne sa cité en toute sécurité ».
Inanna assembla toutes les me.
Les me furent placées sur la Barque des Cieux.
La Barque des Cieux, avec les Saintes Me, fut poussée loin du quai.
Lorsque la bière eut quitté celui qui avait but la bière,
Lorsque la bière eut quitté Père Enki,
Lorsque la bière eut quitté le Grand Dieu de la Sagesse,
Enki posa son regard sur Abzu.
Les yeux du Roi d’Abzu cherchaient Eridu.
Le Roi Enki cherchait Eridu et appela son serviteur Isimud et dit :
« Mon sukkal, Isimud »
« Mon roi, Enki, je suis là pour vous servir ».
« La haute prêtrise? La divinité?
La noble et endurante couronne?
Où sont-elles? »
« Mon roi les a données à sa fille ».
« L’art du héro? L’art du pouvoir?
La traitrise? La déception?
Où sont-ils? »
« Mon roi les a donnés à sa fille ».
« L’oreille qui perçoit? Le pouvoir de l’attention?
La prise de décision?
Où sont-ils? »
« Mon roi les a donnés à sa fille ».
(Quatorze fois Enki questionna son serviteur Isimud;
Quatorze fois Isimud répondit en disant :
« Mon roi les a donnés à sa fille.
Mon roi a donné toutes les me à sa fille Inanna »).
Puis Enki parla, disant :
« Isimud, la Barque des Cieux, avec les saintes me
Où est-elle maintenant? »
« La Barque des Cieux est (à un quai d’Eridu) ».
« Vas! Prends les créatures-enkum
Laisse-les rapporter la Barque des Cieux à Eridu! »
Isimud parla à Inanna :
« Ma reine, votre père m’envoie vers vous.
Les paroles de votre père sont des paroles d’état.
Elles ne peuvent être désobéies. »
Inanna lui répondit :
« Qu’a dit mon père?
Qu’est-ce qu’Enki a ajouté?
Quelles sont ses paroles d’état qui ne peuvent être désobéies? »
Isimud dit :
« Mon roi a dit :
Laisse Inanna se rendre à Uruk;
Ramène la Barque des Cieux avec les saintes me à Eridu ».
Inanna pleura :
« Mon père a changé la parole qu’il m’a donnée!
Il a violé son gage, brisé sa promesse!
Malhonnêtement, mon père m’a parlé!
Malhonnêtement, il a pleuré :
Au nom de mon pouvoir! Au nom de mon sanctuaire sacré!
Malhonnêtement, il t’a envoyé à moi! »
Avec peine, Inanna avait prononcé ces paroles
Lorsque les créatures aux cheveux sauvages se saisirent de la Barque des Cieux.
Inanna appela sa servante Ninshubur, disant :
« Viens, Ninshubur, autrefois tu étais Reine de l’Est;
Maintenant tu es la fidèle servante du sanctuaire sacré d’Uruk.
L’eau n’a pas touché ta main,
L’eau n’a pas touché ton pied.
Ma sukkal qui me donne de sages conseils,
Ma guerrière qui combat à mes côtés,
Sauve la Barque des Cieux avec les saintes me! »
(Ninshubur trancha l’air avec sa main.
Elle poussa un cri fracassant).
Les créatures-enkum dévalèrent vers Eridu.
Alors Enki appela une seconde fois son serviteur Isimud, disant :
« Mon sukkal, Isimud ».
« Mon roi, Enki, je suis là pour vous servir ».
« Où est la Barque des Cieux maintenant? »
« Elle est à (deux quais d’Eridu) »
« Vas! Prends les cinquante géants-uru,
Laisse-les rapporter la Barque des Cieux ».
Les cinquante géants-uru se saisirent de la Barque des Cieux.
Mais Ninshubur sauva la barque pour Inanna.
Enki appela son serviteur Isimud une troisième fois, disant :
« Mon sukkal, Isimud. »
« Mon roi, je suis là pour vous servir ».
« Où est la Barque des cieux maintenant? »
« Elle vient d’arriver à Dulma ».
« Vite! Prends les cinquante monstres-lahama,
Laisse-les rapporter la Barque des Cieux. »
Les cinquante monstres de la mer lahama se saisirent de la Barque des Cieux. Mais Ninshubur sauva la barque pour Inanna.
Une quatrième fois Enki envoya le son perçant, kugalgal.
Une cinquième fois, Enki envoya l’enunun.
Mais chaque fois Ninshubur sauva la barque pour Inanna
Enki appela son serviteur une sixième fois, disant :
« Mon sukkal, Isimud ».
« Mon roi, je suis là pour vous servir ».
« Où est la Barque des Cieux maintenant? »
« Elle est sur le point d’entrer à Uruk ».
« Vite! Prends les gardiens du Canal Iturungal,
Laisse-les rapporter la Barque des Cieux ».
Isimud et les gardiens du Canal Iturungal se saisirent de la Barque des Cieux. Mais Ninshubur sauva la barque pour Inanna.
Puis Ninshubur s’adressa à Inanna :
« Ma reine, lorsque la Barque des Cieux
Entrera à la Porte Nigulla d’Uruk,
Laisse l’eau montante se propager dans les rues;
Laisse les bateaux voguer à travers nos canaux. »
Inanna répondit à Ninshubur :
Le jour où la Barque des Cieux
Entrera à la Porte Nigulla d’Uruk,
Laisse l’eau montante se déverser sur les voies;
Laisse les vieux hommes donner conseil;
Laisse les vieilles femmes offrir l’apaisement du cœur;
Laisse les jeunes hommes montrer la puissance de leurs armes;
Laisse les petits enfants rire et chanter.
Laisse tout Uruk être festif!
Laisse le haut prêtre accueillir la Barque des Cieux avec une chanson.
Laisse-le prononcer de grandes prières.
Laisse le roi sacrifier bœufs et mouton.
Laisse-le verser la bière au-delà de sa coupe.
Laisse le tambour et le tambourin résonner.
Laisse la douce musique-tigi être jouée.
Laisse toutes les terres proclamer mon noble nom.
Laisse mon peuple chanter mes louanges ».
C’est ainsi qu’il en fut,
Le jour ouu la Barque des Cieux entra la Porte Nigulla d’Uruk,
L’eau montante balaya les rues;
L’eau montante se déversa sur les voies.
La Barque des Cieux accosta au sanctuaire sacré d’Uruk;
La Barque des Cieux accosta à la maison sainte d’Inanna.
Alors Enki appela son serviteur Isimud une septième fois, disant :
« Mon sukkal, Isimud ».
« Mon roi, Enki, je suis là pour vous servir ».
« Ouu est la Barque des Cieux maintenant? »
« La Barque des Cieux est au Quai Blanc ».
« Vas! Elle a suscité l’étonnement là.
Inanna a suscité l’étonnement au Quai Blanc.
Inanna a suscité l’étonnement au Quai Blanc avec la Barque des Cieux ».
Les saintes me ont été déchargées.
Et comme les me qu’Inanna avait reçues d’Enki étaient déchargées,
Elles étaient annoncées et présentées au peuple de Sumer.
Puis, plus de me apparurent – plus de me qu’Enki n’en avait données à Inanna. Et celles-là aussi, furent annoncées.
Et celles là aussi furent présentées au peuple d’Uruk :
« Inanna a apporté les me :
Elle a apporté la mise du vêtement sur le sol.
Elle apporta l’allure.
Elle apporta l’art des femmes.
Elle apporta la parfaite exécution des me.
Elle apporta les tambours tigi et lilis.
Elle apporta les tambourins ub, meze et ala. »
Inanna parla, disant :
« Où la Barque des Cieux a accosté,
Cet endroit devra être appelé le Quai Blanc.
Où les saintes me ont été présentées,
Cet endroit je le nomme le Quai de Lapis Lazuli ».
Alors Enki parla à Inanna, disant :
« Au nom de mon pouvoir! Au nom de mon sanctuaire sacré!
Que les me que tu as apportées avec toi demeure au sanctuaire sacré de ta cité. Que le haut prêtre passe ses jours au sanctuaire sacré en chantant.
Que les citoyens de ta cité prospèrent,
Que les enfants d’Uruk se réjouissent.
Le peuple d’Uruk est l’allié du peuple d’Eridu.
Que la cité d’Uruk soit restaurée à sa juste place. »
D’après le texte Inanna and the the God of Wisdom
Inanna Queen of Heaven and Earth – Diane Wolkstein & Samuel Norah Kramer
Inanna plaça la shugurra, la couronne de la steppe, sur sa tête.
Elle alla à la bergerie, au berger.
Elle s’adossa au pommier.
Lorsqu’elle s’adossa au pommier, sa vulve était merveilleuse à voir.
Se réjouissant de sa merveilleuse vulve, la jeune femme Inanna s’applaudit elle-même.
Elle dit :
« Moi, la Reine des Cieux, visitera le Dieu de la Sagesse.
J’irai à Abzu, l’endroit sacré à Eridu.
J’honorerai Enki, le Dieu de la Sagesse, à Eridu.
Je prononcerai une prière à Enki dans les eaux profondes et douces. »
Elle partit.
Lorsqu’elle ne fut plus qu’à une courte distance d’Abzu,
Celui dont les oreilles sont toujours grandes ouvertes,
Celui qui connaît les me, les lois sacrées du ciel et de la terre,
Celui qui connaît le cœur des dieux,
Enki, le Dieu de la Sagesse, qui connaît toutes choses,
Appela son serviteur, Isimud :
« Viens, mon sukkal,
La jeune femme est sur le point d’entrer à Abzu.
Lorsqu’Inanna entrera dans le sanctuaire sacré
Donne-lui un gâteau au beurre à manger.
Verse-lui de l’eau froide pour rafraîchir son cœur.
Offre-lui de la bière devant la statue du lion.
Traite-la en égale.
Accueille Inanna à la table sacrée, à la table des cieux ».
Isimud entendit les paroles d’Enki.
Lorsqu’Inanna entra à Abzu,
Il lui donna un gâteau au beurre à manger.
Il versa de l’eau froide à boire.
Il lui offrit de la bière devant la statue du lion.
Il la traita respectueusement.
Il accueillit Inanna à la table sainte, à la table des cieux.
Enki et Inanna burent de la bière ensemble.
Ils burent plus de bière ensemble.
Ils burent de plus en plus de bière ensemble.
Avec leurs coupes de bronze remplies à rabord,
Avec les coupes d’Urash, Mère de la Terre,
Ils se portèrent l’un l’autre un toast; ils se défièrent l’un l’autre.
Enki, se balançant avec la boisson, porta un toast à Inanna :
« Au nom de mon pouvoir! Au nom de mon sanctuaire sacré!
À ma fille Inanna, je donne
La haute prêtrise ! la Divinité!
La noble, endurante, couronne! Le trône de la royauté! »
Inanna lui répondit :
« Je les prends! »
Enki leva sa coupe et porta un second toast à Inanna :
« Au nom de mon pouvoir! Au nom de mon sanctuaire sacré!
À ma fille Inanna, je donne
La Vérité !
La Descente vers le Monde d’en bas! Et la remontée du Monde d’en bas!
L’art de faire l’amour! Le baiser du phallus ! »
Inanna lui répondit :
« Je les prends! »
Enki leva sa coupe et porta un troisième toast à Inanna :
« Au nom de mon pouvoir! Au nom de mon sanctuaire sacré!
À ma fille Inanna, je donne
Les saintes prêtresses des cieux!
La mise en place des lamentations! La réjouissance du cœur!
Le don des jugements! La prise de décisions! »
Inanna lui répondit :
« Je les prends! »
(Quatorze fois Enki leva sa coupe à Inanna.
Quatorze fois il offrit à sa fille cinq me, six me, sept me.
Quatorze fois Inanna accepta les saintes me).
Puis Inanna, se tenant devant son père,
Reconnut les me qu’Enki lui avait données :
« Mon père m’a donné les me :
Il m’a donné la haute prêtrise.
Il m’a donné la divinité.
Il m’a donné la noble, endurante, couronne.
Il me donna le trône de royauté.
Il me donna le noble sceptre.
Il me donna le bâton.
Il me donna la sainte corde à mesurer et la ligne.
Il me donna le haut trône.
Il me donna l’art du berger.
Il me donna la royauté.
Il me donna la princesse prêtresse.
Il me donna la divine reine prêtresse.
Il me donna le prêtre de l’incantation.
Il me donna le noble prêtre.
Il me donna le prêtre des libations.
Il me donna la vérité.
Il me donna la descente vers le Monde d’en bas.
Il me donna la remontée du Monde d’en bas.
Il me donna la kurgarra.
Il me donna la dague et l’épée.
Il me donna l’habit noir.
Il me donna l’habit coloré.
Il me donna la perte des cheveux.
Il me donna l’attachement l’attache de mes cheveux.
Il me donna le standard.
Il me donna le frémissement.
Il me donna l’art de faire l’amour.
Il me donna le baiser du phallus.
Il me donna l’art de la prostitution.
Il me donna l’art de la rapidité .
Il me donna l’art de la parole franche.
Il me donna l’art de la parole diffamatoire.
Il me donna l’art de la parole ornée.
Il me donna le culte de la prostituée.
Il me donna la taverne sacrée.
Il me donna le sanctuaire sacré.
Il me donna la sainte prêtresse du ciel.
Il me donna l’instrument musical qui résonne.
Il me donna l’art de la chanson.
Il me donna l’art de l’ainée.
Il me donna l’art de l’héro.
Il me donna l’art du pouvoir.
Il me donna l’art de la traitrise.
Il me donna l’art de la simplicité.
Il me donna le pillage des cités.
Il me donna la mise en place des lamentations.
Il me donna la réjouissance du cœur.
Il me donna la tromperie.
Il me donna la terre rebelle.
Il me donna l’art de la bonté.
Il me donna le voyage.
Il me donne l’endroit sûr où rester.
Il me donna l’art du menuisier.
Il me donna l’art du travailleur de cuivre.
Il me donna l’art du scribe.
Il me donna l’art du forgeron.
Il me donna l’art du travailleur de cuir.
Il me donna l’art du fouloir.
Il me donna l’art du bâtisseur.
Il me donna l’art du travailleur de roseau.
Il me donna l’oreille qui perçoit.
Il me donna le pouvoir de l’attention.
Il me donna les saints rites de purification.
Il me donna l’enclos.
Il me donna l’entassement des charbons ardents.
Il me donna la bergerie.
Il me donna la peur.
Il me donna la consternation.
Il me donna la stupeur.
Il me donna le lion aux dents amères.
Il me donna l’allumage du feu.
Il me donna l’éteinte du feu.
Il me donna les bras fatigués.
Il me donna la famille assemblée.
Il me donna la procréation.
Il me donna la lutte.
Il me donna le conseil.
Il me donna l’apaisement du cœur.
Il me donna le don du jugement.
Il me donna la prise de décisions. »
(Toujours sous l’effet de la boisson) Enki dit à son serviteur Isimud :
« Mon sukkal, Isimud –
La jeune femme – est sur le point de quitter – pour Uruk.
Il est mon désir qu’elle atteigne sa cité en toute sécurité ».
Inanna assembla toutes les me.
Les me furent placées sur la Barque des Cieux.
La Barque des Cieux, avec les Saintes Me, fut poussée loin du quai.
Lorsque la bière eut quitté celui qui avait but la bière,
Lorsque la bière eut quitté Père Enki,
Lorsque la bière eut quitté le Grand Dieu de la Sagesse,
Enki posa son regard sur Abzu.
Les yeux du Roi d’Abzu cherchaient Eridu.
Le Roi Enki cherchait Eridu et appela son serviteur Isimud et dit :
« Mon sukkal, Isimud »
« Mon roi, Enki, je suis là pour vous servir ».
« La haute prêtrise? La divinité?
La noble et endurante couronne?
Où sont-elles? »
« Mon roi les a données à sa fille ».
« L’art du héro? L’art du pouvoir?
La traitrise? La déception?
Où sont-ils? »
« Mon roi les a donnés à sa fille ».
« L’oreille qui perçoit? Le pouvoir de l’attention?
La prise de décision?
Où sont-ils? »
« Mon roi les a donnés à sa fille ».
(Quatorze fois Enki questionna son serviteur Isimud;
Quatorze fois Isimud répondit en disant :
« Mon roi les a donnés à sa fille.
Mon roi a donné toutes les me à sa fille Inanna »).
Puis Enki parla, disant :
« Isimud, la Barque des Cieux, avec les saintes me
Où est-elle maintenant? »
« La Barque des Cieux est (à un quai d’Eridu) ».
« Vas! Prends les créatures-enkum
Laisse-les rapporter la Barque des Cieux à Eridu! »
Isimud parla à Inanna :
« Ma reine, votre père m’envoie vers vous.
Les paroles de votre père sont des paroles d’état.
Elles ne peuvent être désobéies. »
Inanna lui répondit :
« Qu’a dit mon père?
Qu’est-ce qu’Enki a ajouté?
Quelles sont ses paroles d’état qui ne peuvent être désobéies? »
Isimud dit :
« Mon roi a dit :
Laisse Inanna se rendre à Uruk;
Ramène la Barque des Cieux avec les saintes me à Eridu ».
Inanna pleura :
« Mon père a changé la parole qu’il m’a donnée!
Il a violé son gage, brisé sa promesse!
Malhonnêtement, mon père m’a parlé!
Malhonnêtement, il a pleuré :
Au nom de mon pouvoir! Au nom de mon sanctuaire sacré!
Malhonnêtement, il t’a envoyé à moi! »
Avec peine, Inanna avait prononcé ces paroles
Lorsque les créatures aux cheveux sauvages se saisirent de la Barque des Cieux.
Inanna appela sa servante Ninshubur, disant :
« Viens, Ninshubur, autrefois tu étais Reine de l’Est;
Maintenant tu es la fidèle servante du sanctuaire sacré d’Uruk.
L’eau n’a pas touché ta main,
L’eau n’a pas touché ton pied.
Ma sukkal qui me donne de sages conseils,
Ma guerrière qui combat à mes côtés,
Sauve la Barque des Cieux avec les saintes me! »
(Ninshubur trancha l’air avec sa main.
Elle poussa un cri fracassant).
Les créatures-enkum dévalèrent vers Eridu.
Alors Enki appela une seconde fois son serviteur Isimud, disant :
« Mon sukkal, Isimud ».
« Mon roi, Enki, je suis là pour vous servir ».
« Où est la Barque des Cieux maintenant? »
« Elle est à (deux quais d’Eridu) »
« Vas! Prends les cinquante géants-uru,
Laisse-les rapporter la Barque des Cieux ».
Les cinquante géants-uru se saisirent de la Barque des Cieux.
Mais Ninshubur sauva la barque pour Inanna.
Enki appela son serviteur Isimud une troisième fois, disant :
« Mon sukkal, Isimud. »
« Mon roi, je suis là pour vous servir ».
« Où est la Barque des cieux maintenant? »
« Elle vient d’arriver à Dulma ».
« Vite! Prends les cinquante monstres-lahama,
Laisse-les rapporter la Barque des Cieux. »
Les cinquante monstres de la mer lahama se saisirent de la Barque des Cieux. Mais Ninshubur sauva la barque pour Inanna.
Une quatrième fois Enki envoya le son perçant, kugalgal.
Une cinquième fois, Enki envoya l’enunun.
Mais chaque fois Ninshubur sauva la barque pour Inanna
Enki appela son serviteur une sixième fois, disant :
« Mon sukkal, Isimud ».
« Mon roi, je suis là pour vous servir ».
« Où est la Barque des Cieux maintenant? »
« Elle est sur le point d’entrer à Uruk ».
« Vite! Prends les gardiens du Canal Iturungal,
Laisse-les rapporter la Barque des Cieux ».
Isimud et les gardiens du Canal Iturungal se saisirent de la Barque des Cieux. Mais Ninshubur sauva la barque pour Inanna.
Puis Ninshubur s’adressa à Inanna :
« Ma reine, lorsque la Barque des Cieux
Entrera à la Porte Nigulla d’Uruk,
Laisse l’eau montante se propager dans les rues;
Laisse les bateaux voguer à travers nos canaux. »
Inanna répondit à Ninshubur :
Le jour où la Barque des Cieux
Entrera à la Porte Nigulla d’Uruk,
Laisse l’eau montante se déverser sur les voies;
Laisse les vieux hommes donner conseil;
Laisse les vieilles femmes offrir l’apaisement du cœur;
Laisse les jeunes hommes montrer la puissance de leurs armes;
Laisse les petits enfants rire et chanter.
Laisse tout Uruk être festif!
Laisse le haut prêtre accueillir la Barque des Cieux avec une chanson.
Laisse-le prononcer de grandes prières.
Laisse le roi sacrifier bœufs et mouton.
Laisse-le verser la bière au-delà de sa coupe.
Laisse le tambour et le tambourin résonner.
Laisse la douce musique-tigi être jouée.
Laisse toutes les terres proclamer mon noble nom.
Laisse mon peuple chanter mes louanges ».
C’est ainsi qu’il en fut,
Le jour ouu la Barque des Cieux entra la Porte Nigulla d’Uruk,
L’eau montante balaya les rues;
L’eau montante se déversa sur les voies.
La Barque des Cieux accosta au sanctuaire sacré d’Uruk;
La Barque des Cieux accosta à la maison sainte d’Inanna.
Alors Enki appela son serviteur Isimud une septième fois, disant :
« Mon sukkal, Isimud ».
« Mon roi, Enki, je suis là pour vous servir ».
« Ouu est la Barque des Cieux maintenant? »
« La Barque des Cieux est au Quai Blanc ».
« Vas! Elle a suscité l’étonnement là.
Inanna a suscité l’étonnement au Quai Blanc.
Inanna a suscité l’étonnement au Quai Blanc avec la Barque des Cieux ».
Les saintes me ont été déchargées.
Et comme les me qu’Inanna avait reçues d’Enki étaient déchargées,
Elles étaient annoncées et présentées au peuple de Sumer.
Puis, plus de me apparurent – plus de me qu’Enki n’en avait données à Inanna. Et celles-là aussi, furent annoncées.
Et celles là aussi furent présentées au peuple d’Uruk :
« Inanna a apporté les me :
Elle a apporté la mise du vêtement sur le sol.
Elle apporta l’allure.
Elle apporta l’art des femmes.
Elle apporta la parfaite exécution des me.
Elle apporta les tambours tigi et lilis.
Elle apporta les tambourins ub, meze et ala. »
Inanna parla, disant :
« Où la Barque des Cieux a accosté,
Cet endroit devra être appelé le Quai Blanc.
Où les saintes me ont été présentées,
Cet endroit je le nomme le Quai de Lapis Lazuli ».
Alors Enki parla à Inanna, disant :
« Au nom de mon pouvoir! Au nom de mon sanctuaire sacré!
Que les me que tu as apportées avec toi demeure au sanctuaire sacré de ta cité. Que le haut prêtre passe ses jours au sanctuaire sacré en chantant.
Que les citoyens de ta cité prospèrent,
Que les enfants d’Uruk se réjouissent.
Le peuple d’Uruk est l’allié du peuple d’Eridu.
Que la cité d’Uruk soit restaurée à sa juste place. »